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Malgré une réelle envie de réveiller le cinéma de genre à la française, le légèrement chichiteux La Nuée (plus un drame paysan qu’un vrai film d’horreur) n’avait touché qu’un public de niche au moment de sortie. Deux ans plus tard, le réalisateur Just Philippot remet pourtant le couvert avec Acide, autrement plus friqué et ambitieux sur le terrain du fantastique. Du genre, du vrai, fait sans se boucher le nez. On y suit un couple séparé, Michal et Élise (Guillaume Canet et Lætitia Dosch, ultra intenses et impliqués), ainsi que leur fille Selma (Patience Munchenbach), réunis pour fuir les pluies acides qui s'abattent sur la France. Rester à l'air libre étant synonyme de mort en l'espace de quelques minutes - l’eau ronge la peau à la vitesse de l’éclair -, la petite famille prend les chemins de traverse pour tenter de rejoindre un hypothétique lieu sûr. Road movie post- apocalyptique, Acide convoque La Guerre des mondes de Steven Spielberg et La Route de John Hillcoat, avec à la clé des visions de fin du monde stupéfiantes (l'orage menaçant qui s'approche ; des chevaux brûlés galopant sans but ; des voitures abandonnées rongées par la pluie...). Du grand spectacle intimiste qui s’incarne constamment dans le mouvement. Mais passées les cinquante premières minutes, assez grandioses, le scénario débande légèrement et force ses personnages à l’immobilité. Le rythme d'Acide en prend un sérieux coup, jusqu’à une conclusion un poil roublarde qui aurait mérité d'être un peu plus fracassante.