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Émule surdoué de Nicole Garcia et d’Agnès Jaoui, Giannoli place l’homme au centre de son cinéma, par essence imprévisible, cruel et touchant. Située dans le monde rude et populaire du BTP (au passage, le film se fait l’écho de la crise qui frappe les plus démunis), l’histoire ne favorise pas une mise en scène lyrique.
Toutes les critiques de A l'origine
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Raccourci, remonté depuis sa projection cannoise, et du coup plus vif, plus émouvant, A l'origine raconte moins l'histoire d'une arnaque que la spirale qui entraîne l'usurpateur dans une sorte de rédemption, via l'alchimie du virtuel au réel. Giannoli fait exister une myriade de personnages "secondaires", qu'il enracine dans leur contexte géographique et social. Stéphanie Sokolinski fait une bien belle irruption dans le cinéma en femme de chambre d'hôtel propulsée comptable, Vincent Rottiers est parfait en voyou avide de réinsertion, Emmanuelle Devos est bouleversante dans le rôle du maire de la commune.
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Cluzet, grandiose, tout en frémissements et lignes de fuite, se lézarde, met à nu l'humain derrière le mystificateur. Il n'y a plus qu'un homme dans sa vérité révélée qui se laisse aller à aimer une femme et qui sait enfin où il va : au bout de lui-même.
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Point très fort du film. Alors qu'eût été assurée la réussite de scènes comiques autour du ridicule des emberlificotés face à l'arnaqueur, c'est tout un peuple incarné qui s'anime sur l'écran cinémascope de Xavier Giannnoli : les acteurs sont dirigés dans la vérité de leurs personnages, jamais dans le clin d'oeil amusé.
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(...) Emmanuelle Devos apporte son métier impeccable à incarner ce rôle ingrat, et le couple qu’elle formera avec Cluzet, s’il n’est pas le meilleur élément du film, n’en forme pas moins le cœur d’un récit parallèle adroitement imbriqué à la trame principale. Certains préfèreront la maladresse plus touchante de la première fiction de Giannoli, Les Corps impatients, ou le ton mélancolique de Quand j’étais chanteur, avec un Gérard Depardieu ressuscité, et que l’on retrouve ici dans le second rôle d’un odieux maître-chanteur. Mais À l’origine dénote un métier plus sûr, le cinéaste retrouvant l’inspiration des artisans du cinéma français de la grande époque, celui des Duvivier et des Clément. Dans un contexte cannois favorable au nombrilisme et à la pause, ce courant ne doit pas être méprisé.
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Le passage d'une partie à l'autre est le maillon faible du film, il bute sur la difficulté de Giannoli à montrer la révélation de son escroc (François Cluzet). Le problème ne découle pas de l'acteur, très bon, plutôt de son opacité que le cinéaste peine à faire évoluer. En dépit de cette transition délicate, mais justifiée à divers endroits du scénario, la seconde moitié du film est la plus passionnante d'un point de vue théorique. En construisant cette autoroute qui comme lui ne va « nulle part » (dialogue clé), le personnage trouve une forme de renaissance à la fois absurde et profonde lui permettant de reprendre contact avec la réalité et les autres. Plus qu'un chef de chantier, il devient le metteur en scène d'une fiction du réel (tout est bidon et pourtant vrai), et ses ouvriers les techniciens d'un film évoquant par aspects une mise en abîme du cinéma.
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[...] Et si, dans ce rôle d'escroc peu banal, François Cluzet est épatant, A l'origine s'appuie aussi sur des seconds rôles vraiment convaincants : la chanteuse Soko, très fraîche dans le rôle de l'assistante qui découvre progressivement la vérité sur son patron. Et Brice Fournier, le Kadoc de la série « Kaamelott », qui apporte sa force tranquille au personnage du chef de chantier bourru. Par son script sans faille ni temps mort, Xavier Giannoli leur laisse à tous la place d'exister.
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Toujours sur le fil du rasoir, François Cluzet trouve l’un de ses meilleurs rôles, aux côtés d’une Emmanuelle Devos impeccable de justesse, dans ce thriller social à dimension épique. Giannoli réussit à démonter précisément les ressorts de l’arnaque sans nuire au suspense de l’intrigue. Tourné dans le Nord, en plein hiver, sur un terrain boueux, son film allie la force brute d’une épopée harassante, à l’image de ces engins de chantier mastodontes, à la délicatesse d’une émouvante aventure humaine.
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Un fait divers réel, survenu il y a une dizaine d'années, a inspiré à Xavier Giannoli ce film superbe, histoire d'une ahurissante fuite en avant, aux résonances très contemporaines. Une vraie parabole sur la crise actuelle. Qu'est-ce qui distingue, au fond, un mystificateur comme Paul d'un de ces spéculateurs qui, chaque jour, dans chaque place boursière, jouent au poker menteur avec le destin des gens, font et défont des milliers d'emplois, à coups d'acrobaties financières ?[...] A l'origine n'est pas seulement l'histoire d'un gigantesque abus de confiance. C'est aussi - surtout - une fable étonnante sur un groupe de gens qui retrouvent un élan collectif, une forme de solidarité perdue.
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Très applaudi au dernier Festival de Cannes, ce film, inspiré de faits réels, est aussi palpitant que bouleversant.
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Le film tient par les acteurs et devient de plus en plus passionnant au fur et à mesure que les cartes échappent au spectateur, comme à l'imposteur qui finit par prendre au sérieux sa fonction d'homme providentiel.
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Attribuer à François Cluzet le rôle principal s'avère être une erreur de casting, non parce qu'il est mauvais mais parce qu'il désamorce d'entrée toute incertitude quant au développement de l'histoire et du personnage. Le film ne manque pas de dérouler son scénario sans surprise (...). L'âpreté de la première partie se dilue dans un bain de bons sentiments et tombe dans un moralisme bon marché : la malhonnêteté exclut et rend triste, la bonté fédère et rend heureux !