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Ruben Fleischer retrouve Jesse Eisenberg, son héros de Bienvenue à Zombieland, pour un nouveau mélange des genres. Après avoir déridé les morts-vivants, ils tentent ici une injection de comédie dans le film criminel avec cette histoire de deux losers manipulés par un duo de demeurés. En essayant de rendre chaque camp attachant (Danny McBride, en gangster amateur, profite d’ailleurs de l’occasion pour écraser tout le monde), le résultat a le cul entre tellement de chaises qu’il finit très vite par se retrouver au tapis. On ne sait plus s’il faut trembler pour les personnages ou s’en moquer, tandis que la greffe entre les styles a du mal à prendre : les scènes d’action ne sont jamais assez comiques et les gags se montrent rarement explosifs. À moins que ce ne soit l’inverse ?
Toutes les critiques de 30 Minutes Maximum
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Malheureusement, Fleischer ne nous impressionne pas autant qu’avec ZOMBIELAND, car 30 MINUTES MAXIMUM s’avère au final… trop long. Le récit, qui prend des chemins de traverse, peine parfois à convaincre totalement, et l’on se dit parfois – sans toutefois s’ennuyer – que la chose aurait sans doute fait un cultissime moyen métrage.
Hormis ce gros défaut qui fait patiner le film, on ne peut nier toutes ses qualités. La première étant l’incroyable énergie qui se dégage du casting. Jesse Eisenberg dévie ici avec bonheur de son image de geek torturé, et en branleur apeuré, il hisse le récit vers le haut et le long-métrage vers ses sommets. Aziz Ansari, en néo-Eddie Murphy, fait lui aussi remarquablement son taff, notamment grâce à sa gouaille illimitée. Pour une fois, on avoue même ne pas avoir été irrité par Danny McBride, qui nous refait pourtant le coup du redneck concupiscent. Et comme tous ces comédiens ont une partition assez fendarde à jouer – vannes insultantes et/ou graveleuses à se tordre de rire, comique de situation d’une absurdité totale, cascades improbables –, et qu’ils sont filmés avec envie et passion par un Ruben Fleischer tout acquis à leur cause, on passe quand même une bonne moitié de métrage à se fendre la poire. -
Si Zombieland dépassait les contraintes de cette longue lignée désormais normative et sans avenir, 30 minutes échoue à peu près sur tout. On espérais miser sur le retour de Jesse Eisenberg. A la limite du tic ou du hors sujet, son phrasé mitraillette semble toujours dicté par le Fincher de Social Network plus qu'une volonté cartoonesque. Danny McBride a remplacé Woody Harrelson dans le rôle du héros improbable, on ne pouvait imaginer pire faute de goût : sans surprise, il joue au beauf libidineux, crétin parfait, irrécupérable et d'une vulgarité de chaque instant. Tête de con dont l'ambition est de s'assumer et faire marrer comme tel, McBride perpétue son style de sous Ferrell dont il n'a gardé que les caricatures. Mais ce n'est pas le problème du film. Fleischer veut déconstruire, dessiner des portraits de losers, jouer sur une succession rapide de péripéties rocambolesques compilées en 78 minutes pile, pure durée de série B qu'il aimerait dérider en mélangeant le banal à l'extraordinaire, inspiré par L'Arme fatale ou Die Hard. Problème, si Fleischer a compris que la parole est indispensable, le film est très bavard mais jamais drôle. Il s'acharne plutôt à saturer l'espace de blagues potaches en brassant un vide même pas passonnant en soi. Rapidement, ne reste plus qu'un procédé et la nullité des enjeux d'un film de geek écrit sur un coin de table entre potes.
Le film débridé se marrant tout seul à la lecture de son scénario fait alors un peu de la peine. Pas assez malin, pas assez doué, Fleischer finit par épouser l'ordinaire qui lui sert de tapisserie. La truculence du cheap, déjà bien usée, est en panne sèche. La comédie de l'Amérique profonde débridée, fière de booster le dérisoire, ne voit pas qu'elle lui colle à le peau. C'est faible, mineur, un peu vain.
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Tout à son principe de vitesse, 30 minutes maximum s'épanouit donc en creux, moins dans sa logique slapstick, que le réalisateur du plaisant Bienvenue à Zombieland maîtrise mal, que dans son verbalisme exacerbé, cette manie qu'ont les meilleures comédies contemporaines de temporiser le faire par le dire (et le rire). Sans révolutionner quoi que ce soit, ce film permet au moins à l'humour US de relever la tête en cette fin d'année d'annus horribilis.
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(...) il faut 30 secondes maximum au spectateur pour se rendre compte que ce film, il l'a déjà vu, plusieurs fois, et en mieux. Jesse Eisenberg en loser magnifique, c'est le chef d'oeuvre Adventureland sorti honteusement chez nous en direct-to-dvd. La parodie de film d'action, c'est Délire Express avec déjà Danny McBride en guest et en drôle. Judd apatow Team rulez ! Pourtant, à 30 minutes de la fin, le film décroche, devient imprévisible, verse dans l'humour noir... et rappelle l'inédit Observe & Report. Aouch, too late !
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Résultat ? Ça casse et ça ne passe pas ; à moins de le prendre au 51ème degré et de laisser son cerveau au vestiaire ! Si 30 minutes maximum est le bref laps de temps imparti à un livreur de pizza (Jesse Eisenberg) qui en oublie son code de la route à bord d’une vieille Ford Mustang, cette même durée paraît, du coup, interminable pour rester rivé devant la débilité qui défile sous nos yeux. À la différence de Die hard, Point break ou L’arme fatale, et plus particulièrement le "clin d’œil" à la scène du second numéro de la tétralogie de Richard Donner lors de laquelle Roger Murtaugh (Danny Glover) est transformé en bombe humaine, le public cible peut facilement s’identifier à son profil d’antihéros, aux antipodes de la virilité monolithique dont l’archétype parfait serait Bruce Willis. Sans crier gare, la toute dernière minute sauve ce buddy movie du "zéro de conduite", aidé aussi par Jesse Eisenberg (bien esseulé sans Woody Harrelson) toujours impeccable en crétin de service. Tout ça... pour ça !
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On ne sait, dans cette comédie pleine de dialogues patauds, qui a l'esprit le plus tordu... Le scénariste, en mal d'originalité ? Les héros, plus gaffeurs les uns que les autres ? Cette remuante potacherie, qui mêle maladroitement l'action et les cascades à l'humour gras, fait parfois sourire... trente secondes, maximum.