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A Hollywood, Roland Emmerich est le dernier à savoir encore faire des blockbusters comme ça, des films à 150 millions de dollars splendidement manufacturés, presque brodés à la main, loin, bien loin des frénésies estivales shootées par des ex-pubards à casquette. Emmerich, lui, rêve dans son coin de destructions massives filmées à hauteur d'homme, de films-catastrophe sensibles. et à ce titre 2012 est peut être ce qu'il a fait de mieux, de plus émouvant et, surtout, de plus spectaculaire. On appelle ça une claque !
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Le film catastrophe est un genre prisé à Hollywood. On y a détruit des bateaux, des immeubles et même Los Angeles. Autant dire de la gnognote en comparaison du programme de 2012 : la fin du monde, rien de moins. Roland Emmerich part d'une théorie scientifique (l'influence des éruptions solaires sur le noyau terrestre) et lance son héros dans la plus grande course d'obstacles de tous les temps : pour sauver sa famille, il devra éviter les tremblements de terre, conduire au milieu d'immeubles qui s'écroulent et piloter un avion dans des failles gigantesques. Et ce n'est que la première demi-heure ! Certes, les personnages et le scénario sont moins spectaculaires que les effets spéciaux, mais 2012 remplit son office : faire mieux que ses prédécesseurs. De cette ambition découlent d'ailleurs un second degré et un humour noir réjouissant. C'est vrai, l'option sous-texte religieux de l'histoire n'est pas la meilleure partie du film mais, après tout, quoi de plus normal lorsqu'on donne à voir un déluge aux proportions bibliques.
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Dans la catégorie des films spectacles qui vous en mettent plein la tronche, 2012 se hisse clairement sur le podium des plus réussis du genre. Dans cette course effrénée pour la survie les effets spéciaux s’enchaînent pour un show apocalyptique dont on ressort séduit et hagard. Quelques milliards de morts plus tard on voit dans cette grande fresque fantastique la volonté d’un réalisateur de souligner la puissance toute relative de la nation américaine, balayée en quelques instants dans un cataclysme aussi violent que total. Car chez Roland Emmerich, européen d’origine, l’Amérique n’est pas forcément le pays de toutes les vertus comme l’illustrent certains personnages parfaitement odieux de ce 2012,. A contrario, la vision de nations comme l’Inde, la Chine ou bien la Russie, plus humanistes au final met en lumière un contraste saisissant dans cette super production made in US. Un blockbuster qui ne manque pas en outre de souligner le rôle déterminant pour ne pas dire fondamental du continent africain pour l’avenir. Au-delà des effets spéciaux, 2012 peint un tableau du monde lucide et séduisant qui ajoute à la vraisemblance d’un ensemble qui fait clairement froid dans le dos. Du bon spectacle, plus intelligent qu’il n’y paraît.
Toutes les critiques de 2012
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Emmerich avait déjà exposé son goût pour la destruction massive dans Le jour d'après et Independence Day. Cette fois, c'est encore spectaculaire, mais en plus bourré d'humour. L'allocution télévisée d'un certain gouverneur Schwarzenegger suffit pour susciter l'hilarité. Malin, le réalisateur a compris qu'on ne pouvait plus tenir le public en haleine 2h40 qu'avec des effets spéciaux aussi beaux soient-ils. «Roland savait qu'il était essentiel que le public puisse s'identifier aux personnages», précise Kloser. John Cusack, Danny Glover, Chiwetel Ejiofor et Woody Harrelson apportent une dimension humaine à une suite rythmée de séquences chocs. Leurs rôles de père de famille, de président des Etats-Unis, de savant ou d'animateur fou à lier invitent à poser une question digne du Titanic: qui faudra-t-il sauver du désastre? Ce sujet grave - promesse de discussions animées après la projection - est enveloppé dans un divertissement jubilatoire à l'image d'une attraction foraine bien huilée.
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Notre avis. Roland Emmerich renoue avec le film catastrophe pour détruire la planète à coups d’effets spéciaux stupéfiants de réalisme. Même si le scénario n’est pas très sérieux scientifiquement, on en prend plein les mirettes et on s’angoisse par moments. En revanche, la dernière heure est un tantinet un peu longue.
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(...) Avec cette hyperproduction, Roland Emmerich se pose en Cecil B. DeMille du film multi-catastrophes. Grâce à des effets spéciaux démentiels, ce bluffant blockbuster vous assure un tour de manège de deux heures trente huit minutes sans aucun temps mort.
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Après Independance Day et Le Jour d'après, Roland Emmerich a mis la barre très haut, comme s'il avait voulu faire en 2h40 l'anthologie du film catastrophe depuis La tour infernale à Titanic. Dommage que sa trame scénaristique ultralight sacrifie ses acteurs à sa passion du numérique. En même temps on ne s'attendait pas à un conte écolo-philosophique. Juste à en prendre plein les mirettes. Mission accomplie.
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Si l’œuvre d’Emmerich est un blockbuster d’une force visuelle à couper le souffle, si, de surcroît, le bonhomme ose introduire quelques notes d’humour bien placées, ainsi que quelques cadavres au sol pour taire les commentaires désastreux sur l’absence de restes humains dans les décombres d’Independence Day, il n’en demeure pas moins un auteur cohérent avec lui-même. A l’instar de Michael Bay, inlassable bourrin qui n’a que faire des critiques, le réalisateur allemand ne sera jamais James Cameron pour la subtilité et ne nous pond donc pas son Titanic pour autant. Son entêtement lourd à vouloir sauver du chien, son obsession pour les histoires de famille gluantes, son inclination névrotique pour les coïncidences ridicules, le recours pathétique à l’onomastique et à la symbolique religieuses (le fils du héros s’appelle Noah, et tout le monde, du moins ce qu’il en reste, finit sur une arche à la fin) et surtout son incapacité à achever les gentils héros pour ne pas trop faire pleurer son public, rend le bonhomme toujours aussi obsolète en cette ère de cynisme et de pessimisme post-11 septembre.
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Chacun ses Cassandre. En France, les frères Larrieu envisagent l'Apocalypse dans le stupre (Les Derniers Jours du monde). De l'autre côté de l'Atlantique, Roland Emmerich ne déroge pas à sa réputation de gros bourrin et orchestre le déluge à grand renfort de secousses sismiques, d'éruptions volcaniques, de tsunamis patriotiques. Selon le calendrier maya, la fin du monde est pour 2012 : prétexte idéal pour nous refaire le coup du film catastrophe gentiment réac. John Cusack a donc deux heures trente-huit pour fuir Los Angeles dévasté, avec ex-femme et enfants, et rejoindre les néo-arches de Noé amarrées au pied de l'Everest. L'Apocalypse n'a rien perdu de sa cinégénie mais pourquoi faut-il que les rescapés soient de telles têtes à claques ?
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Les effets numériques permettent désormais d'impressionnantes, et parfois plastiquement belles, images de destruction générale. Les immeubles s'abîment dans des gouffres sans fond, la terre s'entrouvre, les océans débordent. C'est le principal atout d'un film dont le scénario, selon une sorte de darwinisme impitoyable et ridicule, s'amuse pourtant à éliminer, systématiquement, tous les individus ne répondant pas aux qualités déterminées par les liens du sang ou du mariage pour former d'exemplaires familles. La violence des situations est ici rendue dérisoire à la fois par la quantité (4 milliards de morts en deux heures) et par une mièvrerie psychologique et sentimentale.