Née d'un père officier et d'une mère comédienne, elle vient en métropole au lendemain de la guerre et s'inscrit au cours d'art dramatique Andrée Bauer-Thérond. Ses débuts à l'écran remontent à 1949 dans l'Épave, de Willy Rozier : un rôle très déshabillé, qui lui vaut la célébrité. Elle enchaîne sur une comédie de Jean Boyer, Nous irons à Paris. On la cantonne quelque temps dans des rôles de fille perdue ou de gamine perverse : le Fruit défendu, les Compagnes de la nuit, le Dortoir des grandes, la Rage au corps, Secrets d'alcôve... En 1955, dans French Cancan de Jean Renoir, elle est la petite blanchisseuse de la butte Montmartre que Danglard (Jean Gabin) transforme en vedette du cancan : un rôle à sa mesure, d'autant qu'elle avait fait des études de danse. On la voit l'année suivante, de nouveau, aux côtés de Gabin, en serveuse de Restoroute, dans Des gens sans importance d'Henri Verneuil, puis en créature de Vadim, dans Sait-on jamais (1957). Elle est une séduisante espionne dans le diptyque la Chatte (1958), La chatte sort ses griffes (1959). Par la suite, on ne lui confiera guère que des rôles conventionnels de femme enfant, exception faite de quelques prestations intelligentes chez Pierre Kast (la Morte-Saison des amours, Vacances portugaises). En 1968, elle retrouve Jean Renoir pour un sketch de son Petit Théâtre (rôle de l'épouse délaissée du Roi d'Yvetot). Avec son compagnon, le cinéaste Bernard Paul, qui la dirigera en guest star dans Dernière Sortie avant Roissy (1977), elle se lance dans le syndicalisme. Elle a fait également du théâtre et de la télévision. La carrière est une chose, a-t-elle déclaré, mais il importe d'abord de réussir sa vie. On la retrouve en 1984 dans Ronde de nuit (Jean-Claude Missiaen), puis avec Jean Marboeuf dans Voir l'éléphant (1990) et Temps de chien (1996), Philippe Leriche dans les Années campagne (1992), Brigitte Roüan dans Post coïtum animal triste (1997), Claude Faraldo dans Merci pour le geste (2000).