Eugène Brieux

Né à Paris d’un père ébéniste, Eugène Brieux grandit dans le quartier du Faubourg du Temple, à Paris. Afin de subsister, il exerce plusieurs petits boulots, dont celui d’employé de commerce. Toutefois, son intérêt pour l’écriture le conduit au monde du journalisme et il vend ses services à des quotidiens régionaux ainsi qu’à la presse nationale.En 1879, Eugène Brieux commence sa carrière de dramaturge avec la pièce Bernard Palissy, qui est donnée au théâtre de Cluny en décembre de la même année. Ensuite, il écrit Ménages d’artistes en 1890, une comédie qui ne remplira pas le théâtre. Deux ans plus tard, il connaît enfin son premier succès avec Blanchette montée au Théâtre-Libre d’Antoine. Cette pièce dépeint la vie d’une paysanne éduquée et donc bien différente des personnes de sa classe sociale.En 1893, dans La Couvée il aborde le thème de l’indépendance de la jeunesse. Dans Les Trois filles de M. Dupont, en 1887 et La femme seule, en 1912, il traite les problèmes de la gente féminine face à son environnement. Il s’attaque aux magistrats, fustigeant par là même la peine de mort, dans La Robe rouge, en 1900. L’année suivante, l’écrivain français s’engage dans la lutte contre les maladies vénériennes au travers de sa pièce Les Avariés. Elle est jouée à Paris au Théâtre-Libre d’Antoine en 1905 et remporte un vif succès qui traversera l’Atlantique. En 1913, elle est donnée au Fulton Theatre de New York, puis, devant les membres de la cour suprême ainsi que dans de nombreuses villes des Etats-Unis. Il acquiert alors une dimension internationale et les éloges pleuvent. L’auteur dramatique irlandais Bernard Shaw le considère comme le plus grand écrivain français de théâtre depuis Molière.Eugène Brieux a écrit plus d’une vingtaine d’œuvres dans lesquelles il met en exergue sa volonté de défendre les personnes socialement défavorisées. Dans ce genre de théâtre d’idées, il peut être associé à Paul Hervieu (La Loi de l’homme, 1897) ou à François de Curel (La nouvelle Idole, 1899).Le 18 mars 1909, il est élu membre de l’Académie française au fauteuil 22.Il décède le 6 décembre 1932, à Nice.