Précurseur de la new wave et de l'electronica, Devo est né en 1972, à Akron, Ohio. Composé au départ du parolier et bassisite Gerald Casale, Mark Mothersbaugh(au chant et au synthétiseur), Bob Casale(guitare rhythmique), Fred Weber (voix) et Rod Reisman(batterie), étudiants issus de l'Université d'État de Kent (Ohio), le groupe se fonde après un évènement tragique: la Garde Nationale tire sur des étudiants lors d'une manifestation contre l'invasion du Cambodge par les États-Unis. Plus tard, Bob Mothersbaugh (guitare soliste) et Jim Mothersbaugh (batterie) s'ajoutèrent au groupe. La musique de Devo, (diminutif du concept de "dévolution") s'inspire d'abord du livre Etrange Naissance de l'Homme (The Beginning Was the End) d'Oscar Kiss Maerth : une thèse anthropologique farfelue qui attribue l'avènement de l'homme à un accident causé par des singes cannibales et fous de sexe. Ces derniers auraient développé des outils pour s'exploiter sexuellement entre eux, mais aussi se nourrir des cerveaux l'un de l'autre! Cette métaphore traverse tout le travail satirique de Devo, comme une abstraction de la société moderne. Le groupe se fait connaître pour la première fois en 1976, avec un court-métrage (The Truth About De-Evolution), qui gagne un prix au festival du film d'Ann Arbor. Ils sont alors repérés par David Bowie et Iggy Pop, qui les soutiennent pour décrocher un contrat auprès du label Warner Bros Records. À cette époque, Alan Myers remplace Jim Mothersbaugh à la batterie. Leur premier album Q: Are We Not Men? A: We Are Devo!, produit par Brian Eno, comprend l'incroyable reprise dun tube des Rolling Stones "(I Can't Get No) Satisfaction"et le titre controversé "Mongoloid". Le groupe marque de son emprunte délurée les années 1980. Radical et visionnaire, les Devo sont les premiers à se produire sur scène uniquement avec des synthétiseurs. Aussi connus pour leur image que pour leur musique, les Devo n'hésitent pas à arborer sur scène des uniformes grotesques plagiant la culture industrielle et le consumérisme pop, tels les costumes de protection chimique jaunes durant la période Q: Are We Not Men?, l'assortiment de coiffes de plastique, de masques et des caractéristiques chapeaux "pots de fleurs" (domes d'énergie) pour Freedom of choice -- dont le but était (selon le groupe) de canaliser leur énergie sexuelle dans leur voix... Le groupe s'implique aussi activement dans l'Eglise des Sous-Génies au début des années 80. En live, les huluberlus joueient parfois trois fois, assurant eux-mêmes leur première partie! Ils se font même passer pour un groupe de rock chrétien appelé "Dove (the band of love)" ("colombe, le groupe de l'amour")...Ils sortent les albums New Traditionalists (1981), Oh, No! It's Devo (1982), Shout (1984), et Total Devo (1988). Les ventes baissent rapidement, jusqu'à l'enregistement de Smooth Noodle Maps en 1990, qui marque la fin discographique de Devo. Des tournées sont tout de même organisées jusqu'en en 2001. Les membres de Devo forment alors The Wipeouters, en prétendant que c'est la reformation de leur groupe garage d'enfance. Devo travaille ensuite sur un projet mystérieux avec le Buena Vista Music Group, une filiale de Disney connue sous le nom de Devo 2.0. L' Akron Beacon Journal donne quelques détails sur ce projet, dans lequel:" le groupe joue deux anciennes chansons et deux nouvelles dont les voix sont faites par des enfants. Mothersbaugh n'exclue pas l'idée que le groupe se retrouve en studio, par la suite, pour enregistrer un nouvel album de Devo".En 2007, le duo électro Justice a samplé la video "Jocko Homo" pour son tître "Stress". Par Eric Vernay