Grand, massif, il est utilisé tout d'abord comme l'archétype du héros soviétique populaire : à la fois simple, optimiste, foncièrement patriote et inébranlable dans ses convictions. Il joue le rôle d'un conducteur d'engins dans la comédie kolkhozienne d'Ivan Pyriev les Tractoristes (1939), d'un mineur dans Une grande vie (id.) de Leonid Loukov, du cosaque Dovbnia dans Bogdan Khmelnitski (1941) d'Igor Savtchenko. On le retrouve matelot dans Moi, marin de la mer Noire (Ja, ernomorec, 1944) d'Aleksandr Matcheret, ordonnance dans Rencontre sur l'Elbe (1949) de Grigori Aleksandrov. Dans la Chute de Berlin (M. Tchiaoureli, 1950), le soldat qui hisse le drapeau rouge sur le Reichstag, c'est lui. Après Une grande famille (I. Kheifits, 1954), il est choisi par Dovjenko pour le Poème de la mer, que réalisera en 1958 la veuve du cinéaste disparu. Youlia Solntseva lui demandera deux fois encore (les Années de feu, 1961 ; la Desna enchantée, 1964) d'être l'interprète des ultimes scénarios de Dovjenko. Ses rôles deviennent plus nuancés, plus riches. Il tourne notamment dans Cruauté (estokost, 1959) de Vladimir Skouibine, Thomas Gordeiev (id.) de Mark Donskoï, la Route du port (1962) de Gueorgui Danelia, la Tragédie optimiste (1963) de Samson Samsonov, les Enfants de Vaniouchine (1973) d'Evgueni Tachkov, les Aventures d'un retraité (1980) de Salomon Chouster.