Anna Paquin trouve son meilleur rôle depuis longtemps dans cette sympathique dramédie.
Après Bellevue en 2017 et quelques apparitions à droite et à gauche (Philip K. Dick's Electric Dreams, The Affair), Anna Paquin revient en force dans le rôle principal de Flack, présentée à série Mania dans la section Panorama international, et diffusée depuis fin février sur la chaîne Pop TV. L'histoire se déroule à Londres où Robyn, une Américaine experte en gestion de crise dans une agence de relations publiques, aide ses clients célèbres (toute ressemblance avec de vraies stars serait évidemment fortuite) à préserver leur image, à une époque où le moindre faux pas équivaut à un lynchage médiatique. Habituée à mentir et obsédée par son travail, Robyn fait en parallèle croire à son compagnon qu'elle souhaite avoir un enfant avec lui, alors qu'elle le trompe, prend toujours la pilule et consomme de la cocaïne quotidiennement.
« Ca a mis du temps, mais on entre enfin dans l'ère dans anti-héroïnes », analyse Anna Paquin, rencontrée lors d'une table ronde avec d'autres journalistes. « C'est une série qui tourne autour (...) d'une femme qui fait des erreurs et autant de choix intéressants qu'idiots. Mais on ne s'excuse pas de ce qu'elle est ou de ce qu'elle fait. On ne la punit pas. Robyn est quelqu'un de compliqué et qui a des failles, mais je l'aime quand même. Parce qu'on aime les gens compliqués, et je trouve que les gens qui ne le sont pas sont terriblement ennuyeux. Surtout à la télévision ».
Une série à haut potentiel rock 'n' roll qui ne tient malheureusement jamais tout à fait ses promesses et hésite en permanence entre un cynisme typiquement anglais (les meilleurs moments) et l'humour américain plus mainstream. Le showrunner britannique Oliver Lansley défend cependant cette fusion des tons : « C'est écrit de façon très anglaise, mais on touche à une forme d'universalité. Je crois que de nos jours ,on consomme des séries très différemment, notamment à cause de Netflix » qui multiplie les projets issus du monde entier. « Nos références culturelles se croisent de plus en plus ».
Même si Flack cède souvent à la facilité (notamment avec le personnage de la stagiaire transformé en pur outil narratif qui permet de présenter les clients de Robyn) et ne réinvente pas la roue, difficile de résister à la prestation de Paquin, particulièrement à l'aise dans les scènes comiques.
Oliver Lansley l'utilise comme une arme de destruction massive de la société de la célébrité : « Le monde des relations publiques m'a toujours fasciné et depuis quelques années notre rapport à ça a profondément changé. On fait tous très attention à ce qu'on projette sur Instagram, Facebook, Twitter... On crée en permanence une image de nous-même. Là, on est dans une version extrême, mais je voulais évoquer cette construction méticuleuse de l'image qui n'existait pas il y a encore dix ans. Notre rapport aux célébrités et notre façon de consommer de l'information en fonction de notre vision du monde m'intéressaient aussi beaucoup », explique le showrunner.
Flack, six épisodes, pas de diffusion française prévue pour le moment.
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