Des flics aux méthodes sévèrement burnées font ce qu'il faut pour stopper la guerre de la drogue qui met Marseille à feu et à sang. Efficace, mais déjà vu.
Et ça fait, Clic, clic-clic, pan-pan-pan. Ça flingue à tout va sur la Canebière dans Pax Massilia, la nouvelle série criminelle d'Olivier Marchal qui envoie du bois, sur Netflix.
L'histoire d'une petite unité de police de la cité phocéenne, en mission pour stopper une guerre des gangs sanglante. Après son évasion spectaculaire, le méchant Murillo est présumé mort lors de sa cavale en Amérique du sud. Sauf qu'il est bien vivant et de retour sur le Vieux Port, pour régler ses comptes avec la famille Saïd, celle qui tient d'une main de fer le trafic de drogue dans les quartiers. Côté flics, avec ses méthodes pas très orthodoxes, le commandant Lyès Benamar et son équipe tentent d'arrêter l'escalade, et de mettre tout le monde dans le panier à salade.
L'autoroute du polar à la Marchal est toute tracée. Le réalisateur de 36 Quai des Orfèvres - qui a co-écrit et co-réalisé - sert sa recette musclée habituelle. Ça mitraille à tout va, de la plage Borély à la cité de la Castellane. Une carte postale cinglante, qui cherche à faire mal à chaque plan. Les guns fights sont sans concession, les séquences d’interpellations impressionnantes et le décorum marseillais (le tournage a vraiment eu lieu sur place) est effectivement mis en valeur.
Mais à force d'action permanente, Pax Massilia est aussi d'une nervosité exacerbée épuisante. La série ne parvient jamais à l'intensité émotionnelle de ce que Cédric Jimenez avait réussi avec BAC Nord, devenu depuis 2020 le maître-étalon du thriller marseillais. Elle aurait même tendance à jouer la carte de la caricature assumée. Les lignes de dialogues - certainement pour coller à une réalité qui a des couilles - sont d'une vulgarité sans nom. Les insultes fusent dans des échanges lunaires, où chaque personnage parle avec l’emphase d’un tragédien au vocabulaire lourdingue. Tewfik Jallab a beau avoir du charisme, on a l'impression d'avoir déjà vu son flic issu de la banlieue quelque part. Comme on a déjà vu la patronne des flics ("Mais quel bordel vous avez encore foutu Benamar ?") jouée par Florence Thomassin ou Nicolas Duvauchelle en bad boy sans foi ni loi.
Pax Massilia n'est pas un mauvais Marchal, c'est juste un Marchal ressassé, qui va droit au but sans chercher à se renouveler, ni dans le fond, ni dans la forme. Un style à réserver à ses amateurs.
Pax Massilia, saison 1 en épisodes, à voir sur Netflix dès le 6 décembre 2023.
Commentaires