Une franchise dantesque, qui compte pas moins de 6 films japonais et 4 remakes américains...
Comme son nom l'indique, Ju-On Origins est un préquel qui revient aux origines... Mais aux origines de quoi ? D'où est tirée cette nouvelle série japonaise d'horreur de Netflix, sortie le 3 juillet dernier ?
A la base, de cette saga - qu'on pourrait traduire par "La malédiction" - se trouve Takashi Shimizu, un réalisateur qui sort deux courts-métrages, Katasumi et 4444444444, diffusés à la télévision japonaise en 1998. Le projet est adapté dans la foulée en version longue : en février 2000, sort en vidéo le premier volet de Ju-On, un diptyque qui trouve sa conclusion dans Ju-on 2, sorti le mois suivant, directement en DVD lui aussi. Le succès de ce conte traditionnel horrifique, autour d'une maison hantée, est énorme. Le bouche à oreille est très efficace et entraîne la production d'un troisième long-métrage, pour le cinéma cette fois, avec plus de budget et intitulé Ju-On: The Grudge (qu'on pourrait traduire par La rancune). Sorti dans les salles en 2002 au Japon, ce nouvel opus est toujours dirigé par Takashi Shimizu et rencontre un joli succès critique. Le film récolte surtout 500 millions de Yens (5 millions de dollars) au Box Office, ce qui lui permet d'avoir une suite : Ju-On: The Grudge 2. Shimizu reprend du service et récolte cette fois 1 milliards de Yens (10 millions de dollars).
Des cartons qui donnent des idées aux studios US. Columbia Pictures rachète les droits et produit en 2004 un remake nommé The Grudge (adapté du troisième film japonais). Avec l'icône Sam Raimi (Evil Dead) en tant que producteur, Shimizu repart pour un tour derrière la caméra, reprend la même intrigue et même carrément des scènes de son film original, mais dirige cette fois des stars hollywoodiennes, à savoir Sarah Michelle Gellar ou encore Bill Pullman. Avec près de 200 millions de dollars de recettes mondiales, Ju-On signe un nouveau hit et la saga continue à Hollywood. Takashi Shimizu dirige The Grudge 2, son sixième et dernier long-métrage de la saga Ju-On. On y retrouve encore l'ex-Buffy en tête d'affiche, sauf que cette fois, le cinéaste ne veut pas reprendre la trame de sa suite nippone. Il refuse de faire un remake pur et dur et se lance dans une nouvelle histoire. Le film se fait fracasser par la critique et ne récolte que 70 millions de dollars à l'international.
Columbia Pictures tente un dernier sursaut avec The Grudge 3, sorti en direct-to-DVD en 2009, sans le créateur de Ju-On aux manettes. La franchise s'arrête donc là.... Mais elle ne va pas se laisser enterrer aussi facilement !
Au Japon, d'abord, sort en 2014 Ju-On: The Beginning of the End, un remake du Ju-On original, censé relancer une nouvelle saga. Mais le film ne marche pas, ce qui n'empêche pas la sortie d'une suite, Ju-On: The Final Curse, en 2015. Quelques années plus tard, c'est Hollywood et Sam Raimi qui décident de la ressusciter. Le producteur engage Nicolas Pesce pour qu'il réalise The Grudge, un nouveau film US sorti début 2020 et se déroulant pendant et après les événements du premier remake de 2004, et sa suite (vous suivez ?). Mais là encore, c'est un échec, avec moins de 50 millions de dollars de recettes.
C'est donc au tour de Netflix de tenter sa chance avec Ju-On et de sortir son Origins. Une série nippone (mais sans Takashi Shimizu) en 6 épisodes qui se déroule dans le passé, avant les événements de cette saga aux multiples visages. A voir depuis vendredi sur le réseau de streaming.
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