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Fourmillant d'anecdotes, le documentaire HBO sur la série culte nous révèle les états d'âme de sa star.

Saga familiale, fresque de l’Amérique banlieusarde des années 2000, satire du milieu des mafieux…Que n’a-t-on pas dit sur Les Soprano ? Immense succès HBO, la série en 6 saisons a été pour James Gandolfini, l'interprète de Tony Soprano, l’occasion de se révéler au monde entier. Chef de clan, patriarche désabusé et dépressif, il a complètement transformé l’image que le grand public se faisait du mafieux sans cœur et complètement déconnecté des réalités du quotidien. Dans le documentaire Wise Guy : David Chase et Les Soprano disponible depuis dimanche sur HBO Max, savant mélange de secrets de fabrication et d’anecdotes de tournage, le patron de la firme Chris Albrecht raconte comment Gandolfini a failli claquer la porte de la série.


 

Notoirement aux prises avec une addiction à la drogue et à l’alcool, l’acteur américain est en désaccord avec la production qui tente par tous les moyens de l'obliger à se soigner : "Nous avons fait une sorte d’intervention dans son appartement à New York", se remémore Albrecht, avant de préciser : "L’idée était de le forcer à aller en cure de désintox. Nous avions beaucoup d’accrochages à ce propos et la ruse était d’inviter James, de lui parler et de détendre l’atmosphère.

Une réunion pas totalement improvisée donc puisque les sœurs de Gandolfini et plusieurs de ses camarades de jeu étaient présent : "Il est rentré, a vu tout le monde assis et il a dit un genre de 'Putain, fais chier' et il est parti". Dépité, l’acteur a surtout l’impression de s’être fait tromper : "Alors que les gens l’imploraient de rester, il s’est tourné vers moi et a lancé : 'Vire moi', avant de s’en aller", raconte le patron de HBO.

Un épisode pas isolé pour autant selon Steven Van Zandt, alias Silvio Dante : "Il voulait quitter la série à peu près tous les jours", rejoue-t-il, "Très souvent on allait au bar et on avait la même conversation. On se bourrait la gueule et il me disait 'j’en ai marre, je n’en peux plus, je n’y retourne pas'. Et alors je lui répondais : 'Ok mais tu as une centaine de personnes qui dépendent de toi'. Et lui rétorquait toujours 'Ah oui c’est vrai, d’accord'.

Acteur de génie, mort trop tôt d’une crise cardiaque, James Gandolfini aura marqué son temps. Par ses revirements, ses tourments et sa gouaille, il a su donner une épaisseur supplémentaire à Tony Soprano, brouillant définitivement la frontière entre le rôle de sa vie et la sienne.

James Gandolfini n'était pas que Tony Soprano