Le créateur Julian Fellowes nous dévoile ce qui se cache derrière cette période méconnue et pourtant cruciale de l'Histoire des Etats-Unis, somptueusement dépeinte dans sa nouvelle série.
Alors que Downton Abbey reviendra au cinéma en mars prochain, pour son 2e film, le créateur Julian Fellowes dévoile ce soir, sur HBO (et dès demain en France sur OCS), sa nouvelle série : The Gilded Age. À nouveau, le scénariste oscarisé de Gosford Park se lance dans un grand drama historique. Une belle série en costumes, qui nous transporte dans le New York de 1880.
The Gilded Age : que vaut le nouveau Downton Abbey ? (critique)Une période méconnue "et peu racontée à la télévision ou au cinéma jusqu'à présent", estime pour Première le créateur, avant de revenir sur les origines du projet : "Cela fait très longtemps que je m'intéresse à cette période en particulier. J'ai commencé par découvrir un livre sur la famille Vanderbilt et sur la fille, Consuelo, qui était l'une des "princesses dollars" les plus célèbres. Je ne comprenais alors pas vraiment ce qu'était le phénomène du Gilded Age... Puis j'ai bouquiné des choses sur Jay Gould, Andrew Carnegie, et tous ces gens-là. Ca a infusé en moi. Jusqu'à ce que je me dise qu'il y avait le potentiel pour en faire une série. Mais au départ, j'avais envie de faire quelque chose autour des Vanderbilt spécifiquement. Sauf que ça aurait été trop limité, trop contraignant. Parce qu'il aurait fallu rester dans une pure vérité historique. Du coup, j'ai inventé des personnages, des familles du Gilded Age."
Mais à quoi correspond ce Gilded Age, littéralement L'âge doré de l'Amérique ? Julian Fellowes, féru d'Histoire, raconte et analyse :
"Je crois que c'est un moment majeur dans l'Histoire américaine, puisque c'est là que la nation est devenue un pays à part entière et s'est détachée de ses racines européennes. L'Amérique a pris les rênes de sa propre destinée. Parce qu'il faut bien se rendre compte qu'avant la Guerre de Sécession, l'Aristocratie à New York était composée d'immigrants européens. Des Écossais ou des Hollandais, venus avec les moeurs de l'Europe. Mais ces nouveaux riches américains sont arrivés avec de nouvelles visions, de nouvelles envies."
Ainsi, à partir des années 1870, avec un pays à reconstruire et portée par un boom industriel (celui des chemins de fer notamment) l'Amérique connaît une période de prospérité économique, qui s'accompagne de vastes changements sociaux et culturels :
"C'est un peu la Renaissance américaine", résume le créateur à propos de ce Gilded Age. "Ils ont eu envie de construire des palais, des musées, à leur propre manière... Plus seulement en copiant ce qui se faisait à Paris ou à Londres. Ces grands industriels, qui étaient aussi monstrueux à certains égards, il faut le dire, ont construit cette société américaine moderne, un mixe unique. Et c'est le terreau à partir duquel s'est forgée l'Amérique dominatrice du XXe siècle, cette confiance nécessaire pour régner sur le monde occidentale 30 ans plus tard..."
Commentaires