castle rock critique
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La série ultime des fans du maître de l'horreur, qui n'oublie pas les autres pour autant.

"J'avais un oncle. Il était écrivain. Et un hiver, il a juste pété les plombs et a essayé de tuer sa femme et ses enfants dans un hôtel de montagne avec une hache..." Cette description vous rappelle quelqu'un ? C'est normal. Et c'est même tout le sel de Castle Rock, la dernière création Hulu produite par JJ Abrams, qui jongle avec les histoires les plus mythiques de Stephen King et qui vient de débuter sur Canal +.


Car Castle Rock n'est pas une adaptation directe d'un livre du Maître de l'horreur, comme on en a vu si souvent ces derniers temps sur le petit écran (The Mist, 22-11-63, Under the Dome...). Nettement plus ambitieux, le projet de Sam Shaw et Dustin Thomason pioche un peu partout dans son oeuvre, pour fabriquer une histoire originale. Une histoire qui nous emmène donc à Castle Rock, petite ville du Maine (récurrente dans la bibliographie de King), qui vit au rythme de la Prison locale de Shawshank. Surtout quand le directeur Lacy, fraîchement parti en retraite après 30 années à diriger le pénitencier, se suicide de manière morbide, sans explication.

Sa remplaçante décide alors de rouvrir une aile de l'établissement, qu'il avait volontairement laissé à l'abandon, après un incendie. C'est là, dans les profondeurs de la prison, qu'un gardien découvre un cachot où croupit depuis des années un jeune homme inconnu. Qui est-il ? Pourquoi le directeur Lacy l'avait-il enfermé ici ? Et pourquoi ce détenu sans identité réclame-t-il Henri Deaver ? Cet avocat spécialisé dans la défense des condamnés à mort a quitté Castle Rock il y a bien longtemps, après avoir été pointé du doigt comme le meurtrier de son père...

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Le moins qu'on puisse dire, c'est que les mystères glauques ne manquent pas dans cette nouvelle série à tiroirs, qui regorge d'énigmes et de questions plus intrigantes les unes que les autres. Un scénario puzzle déroulé de manière intelligente, et qui agrippe le téléspectateur pour ne plus le lâcher. On est pris au jeu des révélations, des secrets inavouables et de ce mal indicible qui sévit sur la Ville. Malgré quelques lenteurs, on prend le temps de découvrir des personnages consistants, aux relations fouillées, parfaitement incarnés par un casting efficace (Bill Skarsgard, déjà brillant dans le remake de Ca, crève l'écran en croquemitaine insondable).

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En ce sens, il n'est pas indispensable d'être un mordu des livres de King pour apprécier Castle Rock et son ambiance morbide à souhait. Ceci étant dit, la série a été clairement pensée pour les fans du maître et eux seuls pourront apprécier la pleine mesure des références glissées dans chaque plan ou presque. Castle Rock prend en effet un malin plaisir à jouer avec l'oeuvre de l'écrivain américain : un gros clin d'oeil à Shining (dites bonjour à la nièce de Jack Torrance !), l'omniprésence de la prison des Evadés, un article sur le chien enragé Cujo, une mention au tueur de Dead Zone, l'évocation de Vince Desjardin de Stand by Me... 

On vous laissera le soin de toutes les relever, pour déguster à pleine bouche cette "madeleine" de l'horreur, qui - il faut bien l'avouer - est finalement plus réjouissante qu'effrayante.

Castle Rock - saison 1 - 10 épisodes - sur canal + chaque jeudi soir.