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Le 5 mai prochain, Netflix lancera sa première série 100 % française, Marseille avec Gérérd Depardieu et Benoit Magimel. Nous avons rencontré son créateur, le sécnariste Dan Franck. 

Dan Franck (les Hommes de l'Ombre, Carlos,  la Vie devant elles) est le scénariste et co créateur de la future série de Netflix, Marseille. Nous l'avons rencontré.

Comment êtes-vous venu sur ce projet ? 

Marseille est une idée à l’origine d’un producteur : Pascal Breton qui après ensuite à fait appel à moi. Netflix avait fait un appel d’offre et nous avons répondu. D’ailleurs, pour le moment, nous avons la commande que d’une seule saison. Après, on verra. L’histoire est bouclée, même si j’ai évidemment laissé des pistes pour une éventuelle suite. 

Votre travail - parce que c’était une série Netflix, destinée au monde entier - fut-il différent ? 

Pas vraiment. Mais Marseille est avant tout une série à l’européenne, dans la lignée des feuillons littéraires populaire du 19ème. Comme à chaque série que j'écris, je veux capter le spectateur à la fin de chaque épisode, par des cliffhangers par exemple. Pour qu’il veuille voir la suite. J’ai  aussi privilégié les scènes rapides. Mais j’avoue que le cahier des charges de 8 épisodes et non 12 ou 24 comme aux USA nous interdisait de toute façon de faire vraiment la série "à l’américaine". En plus, le public de Netflix ne regarde pas la série que sur la télé, mais sur tous les écrans. Il est aussi plus jeune, c’est pour ça que j’ai peut-être écris plus punchy et plus sexué. Cela dit, le côté sexe de la série, c’est surtout la vision du réalisateur. 

On a présenté la série à la presse comme un House of Cards à la française ? 

Un House of Cards à la française ? Non pas du tout. J’ai toujours pensé que c’était une erreur de dire ça. Ca n’a rien à voir. Déjà parce ce que Marseille n’est pas une série strictement politique. La sphère politique est un cadre qui ouvre beaucoup de possibilités, mais Marseille est avant tout une histoire d’hommes et de famille. Ce n’est pas du tout comme les Hommes de l’ombre dont j’ai écrit la première saison, qui était alors là vraiment politique et aspirait à montrer la politique via le bais des communiquant.

Ce qui m’intéressait à la base, c’est à travers le monde des cités marseillaises et la politique marseillaise - Je me suis énormément renseigné sur  les deux- de raconter une histoire dramatique. 

Avec un titre comme Marseille, on ne peut éviter certains clichés, on pense forcément à des personnalités médiatiques… 

Bien sûr. J'ai suivi Guérini [conseiller municipal de Marseille, sénateur des Bouches-du-Rhône et conseiller départemental du canton de Marseille-2], j’ai vu ses campagnes, je voulais être au plus juste sur la politique marseillaise, mais je voulais inscrire ça dans une histoire. La série ne raconte pas l'histoire de Guérini ! 

Marseille est d'abord une ville qui a une personnalité très forte et particulière, les règlements de comptes, la drogue, ça existe, mais il n’y a pas que ça ! Moi ce que j’ai découvert, c’est l’amour des gens pour cette ville. C’est fascinant. Je n’ai pas voulu faire une série sur les clichés marseillais, d’ailleurs il n’y a aucun flic dans la série, c'est dire...

A quel point étiez-vous impliqué dans la série ?

Moi j’ai écrit la série, ensuite c’est la vision du réalisateur [Florent Emilio-Siri]. Je suis très peu allé sur les tournages. Certes, l’idée de départ était de le faire à l’américaine avec le créateur de la série / showrunner, mais en France, c’est très compliqué. Les tâches sont bien séparées entre la mise en scène d’un côté et de l’autre le créateur et le scénario. Par exemple sur le casting –qui est très bien d’ailleurs- je n’avais pas mon mot à dire. Quand Depardieu arrive, il faut juste ré écrire deux trois trucs à la marge, pour que ça lui corresponde. Mais, il a en lui la truculence qu’il faut, c’est un personnage imposant à la Jean Claude Gaudin, bien qu’ils ne se ressemblent pas. 

Interview Nicolas Bellet @nicobellet