Comment la série est en train de se recentrer spécifiquement sur la famille Clark.
Le regain de vie constaté l'automne dernier, dans le deuxième partie de la saison 2, s'est confirmé ces dernières semaines : Fear the Walking Dead est bien en train de devenir une série intéressante. Mais il y a encore un peu de chemin à faire... A l'heure de la pause, après la diffusion du final de mi-saison (hier soir outre-Atlantique), on fait le bilan de cette première partie. Attention spoilers !
On se rappelle d'abord que la saison 3 a commencé en fanfare, avec l'introduction de Troy, sa milice, son père et son Ranch... mais surtout avec la mort tragique de Travis ! Oui, désormais, le spin-off n'hésite plus à dessouder quelques personnages majeurs, pour donner un peu plus de puissance dramatique au récit. Après l’horripilant Chris, c'est donc son gentil papa qui a mordu la poussière, sans qu'on s'y attende. Même si les conséquences de sa disparition ont été assez faiblardes (on ne peut pas dire que Madison a pleuré son mari pendant des jours..), cette mort confirme une chose essentielle, pour un survival show : plus aucun personnage n'est à l'abris. Voilà qui devrait sérieusement pimenter la suite.
Mais le plus excitant, c'est que sans Travis pour les freiner, Madison et sa famille ont amorcé un virage malsain délectable. Une à une, maman Clark fait tomber ses barrières morales, pour protéger ses petits. Prête à traiter avec n'importe qui, pour un peu de sécurité, elle pactise avec le diable Otto, manipule Troy le sociopathe (exploitant sans vergogne son cruel manque d'amour maternel), et couvre les pires exactions possibles. Non, Madison n'est pas un Ange, et on découvre pourquoi : le final nous révèle que, petite fille, elle a tué son père violent et alcoolique, pour sauver sa mère. Enfin, l'héroïne de Fear the Walking Dead commence à prendre de l'ampleur, une épaisseur tragique, qui rappelle le Rick Grimes de la saison 5 de The Walking Dead, fraîchement débarqué à Alexandria...
Dans le même temps, ses enfants aussi ont pris une nouvelle dimension et une nouvelle direction, à l'image de Nick et de sa nouvelle coupe de cheveux, pleine de symbole. Alicia est plus mûre et clairement plus "badass" aussi. Strand, Salazar, Ofelia ou Luciana ne sont plus que des personnages et des intrigues secondaires. On sent bien que la série se recentre désormais sur ce triptique. Un noyau familial, qui se serre les coudes, coûte que coûte, dans ce monde apocalyptique.
Ainsi, la saison 3 pose les nouvelles bases de Fear the Walking Dead... Enfin on suppose. Parce que la série est toujours aussi difficile à lire. On a toujours ce désagréable sentiment que les auteurs naviguent à vue. Malgré d'indéniables bonnes idées, l'écriture demeure trop brouillonne et la série manque cruellement d'une quelconque ambition. Madison veut rester au Ranch pour mettre sa famille à l'abris. Soit. Et après ? Le drama ne peut pas se résumer à ce seul enjeu (déjà largement expérimenté par les péripéties de Rick Grimes). Et si comme The Walking Dead, Fear s'obstine à mettre de côté les zombies, pour se concentrer sur la menace humaine, elle a clairement intérêt à se trouver un méchant digne de ce nom. Jeremiah Otto n'était pas à la hauteur. On attend toujours un Gouverneur ou un Negan capable d'épicer ce spin-off.
Ceci étant dit, avec cette première partie de saison 3, Fear the Walking Dead est en train se forger une nouvelle identité prometteuse. Ne reste plus qu'à la consolider... et à donner un peu spectacle aux spectateurs ! Car le show est trop souvent décéptif côté action. Les rares séquences de "gun fight" n'ont que peu d'intérêt. Quand elles ont lieu. Comme cette grande bataille annoncée dans le final... et qu'on attend toujours. Fear the Walking Dead doit encore apprendre à nous faire plaisir.
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