Le pitch : Pendant 1h40 les joies, les peines et les tensions qui régissent les rapports entre des lycéens dans le bus scolaire qui les ramène chez eux.   Ca vaut quoi ?  Avec Block Party et Soyez sympas, rembobinez, le nouveau Gondry forme une sorte de trilogie urbaine (plutôt new-yorkaise) où le réalisateur français fait du brassage ethnique la matière même d’un cinéma coloré, décalé, violent et touchant. The We and The I est ainsi pour le moins agité. La première demi-heure du film est assez laborieuse, voire confuse. On peine à distinguer les personnages principaux, le brouhaha des dialogues imagés afro-latino est abrutissant, on se demande où Gondry veut en venir… Puis, petit à petit, se dessine un portrait au vitriol d’une certaine jeunesse américaine, celle de la junk food (beaucoup des acteurs sont gras), des quartiers urbains défavorisés (violence verbale et physique au programme), de l’Internet obscène (MMS humiliants), que Gondry observe avec un œil tantôt amusé, tantôt sévère. La dernière partie du film, franchement émouvante, montre à quel point ces jeunes sont paumés, combien ils composent des personnages pour mieux cacher leur véritable nature. Quand les masques tombent, la mélancolie envahit les cœurs et l’écran. Un « Entre les durs » que n’aurait pas renié  Laurent Cantet.    Christophe NarbonneSuivez Christophe Narbonne sur TwitterDécouvrez les photos de Michel Gondry, en pleine interview sur la croisette.Bande-annonce de The we and the ISuivez toute l'info cannoise sur notre dossier spécial avec Orange Cineday Bande-annonce de The We and the I