Guide du 3 juillet 2019
Universal Pictures International France / Sony Pictures Releasing France / Ad Vitam

Ce qu’il faut voir cette semaine.

L’ÉVENEMENT

SPIDER-MAN : FAR FROM HOME ★★★☆☆
De Jon Watts

L’essentiel
Que vaut le nouveau Spider Man ? Un teen movie rafraichissant après le final explosif d’Avengers : Endgame.

Après Avengers : Endgame qui a signé la fin de quelques personnages icôniques , c’est au tour de Spider Man : Far from Home d’ajouter un nouveau volet à la saga Marvel. Jon Watts, déjà réalisateur du décevant Spider Man : Homecoming, venu du cinéma de genre (Clown, Cop Car) reprend du service. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il a gagné en assurance.
Sophie Benamon

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PREMIÈRE A ADORÉ

SO LONG, MY SON ★★★★☆
De Wang Xiaoshuai

Deux enfants regardent au loin d’autres bambins qui s’amusent sur une plage. La tentation de rejoindre le reste du groupe est grande. L’un quitte rapidement son poste d’observation. L’autre reste en retrait mais ne tardera pas lui aussi à descendre. La caméra, imperturbable, ne bouge pas et n’accompagne pas les deux protagonistes, comme s’il lui fallait se protéger de quelque chose. Elle reste à bonne distance de l’action, puis bientôt du drame qu’une ellipse viendra révéler.
Thomas Baurez

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DARIO ARGENTO : SOUPIRS DANS UN CORRIDOR LOINTAIN ★★★☆☆
De Jean-Baptiste Thoret

Laissons d’abord parler Jean-Baptiste Thoret. L’homme connait son Argento sur le bout des doigts. Si le critique-réalisateur français intervient peu ici - du moins directement ! -, quelques analyses disséminées dans la première partie de son documentaire consacré au maestro italien, Soupirs dans un corridor lointain, éclairent en peu de mots la richesse du monde en présence : « … Car dans le cinéma de Dario Argento, il ne s’agit pas seulement de s’approcher d’une image mais de la creuser, d’en faire le tour afin de voir ce qu’elle dissimule, une métaphysique du secret parfois déceptif, hante ainsi tous ses films. Là, où le monde ne lui offre que des aplats, l’enquêteur argentien rêve de volumes, aux motifs en trompe-l’œil, il oppose un désir de perspective... »
Thomas Baurez

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POUR LES SOLDATS TOMBÉS ★★★★☆
De Peter Jackson

Film de commande produit par la BBC l’an dernier à l’occasion du centenaire de l’armistice, Pour les soldats tombés a l’air d’un documentaire tout ce qu’il y a de plus normal. Des centaines de témoignages de soldats anglais sont lus par des acteurs âgés sur fond d’images d’archives souvent inédites et poignantes, mais colorisées et sonorisées pour les rendre plus « vraies ». Le procédé employé par Peter Jackson (et par tant d’autres sociétés de documentaires) pourrait donner matière à débat : ici, ce n’est pas le propos. Avec l’aide de ses techniciens du studio de postproduction Weta (qui sont en ce moment au boulot pour restaurer de la même façon cinquante-cinq heures de film, inédites, sur le making of de l’enregistrement du Let it be des Beatles en 1969), Jackson s’approprie son matériau pour en faire un film de fiction, son film sur la Première Guerre mondiale. Il fait du cinéma, aussi vrai que son faux documentaire, Forgotten Silver, consacré à un pionnier imaginaire du cinoche néo-zélandais. C’est donc un récit, forcément orienté, mais littéralement bouleversant, qui rend hommage à l’expérience de ces fantassins plongés dans l’enfer de la Grande Guerre. Le mélange des affiches de propagande (permettant un clin d’oeil savant à King Kong) et des images retravaillées donnent un aspect inédit à 14-18. Le ciel n’a jamais été si bleu, l’herbe si verte, le sang si rouge.
Sylvestre Picard

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PREMIÈRE A AIMÉ

YESTERDAY ★★★☆☆
De Danny Boyle

Danny Boyle refuse de vieillir. Il a passé la soixantaine, mais ne comptez pas sur lui pour tourner son Douleur et Gloire. Le seul indice de l’âge du capitaine, c’est sa tendance récente à regarder dans le rétro et à réfléchir à la grande histoire de la pop culture britannique. Après la mise en scène de la cérémonie d’ouverture des JO de Londres, il a revisité son Trainspotting façon Retour vers le futur 2 (T2 Trainspotting) et, il y a quelques mois encore, il était sur le point de s’attaquer à James Bond... Le 007 de Boyle ne se fera finalement pas mais, aujourd’hui, on peut se consoler avec son ode aux Beatles.
Frédéric Foubert

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ROJO ★★★☆☆
De Benjamín Naishtat

Tout commence par une séquence de vingt minutes d’une incroyable intensité au terme de laquelle le titre apparaît en rouge sur fond noir. Un homme est paisiblement attablé dans un restaurant quand un autre survient et fait un scandale pour s’asseoir dans l’endroit bondé. L’homme tranquille lui cède sa place, non sans offenser le perturbateur par des paroles aussi blessantes que des coups de lame. Les deux antagonistes se retrouvent peu après dans la rue pour un affrontement fatal qui signe le début des emmerdes pour l’homme tranquille.
Christophe Narbonne

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HAUT LES FILLES ★★★☆☆
De François Armanet

Raconter soixante ans de rock français à travers le regard de dix chanteuses emblématiques de ce courant, même (et surtout) si on ne les perçoit pas forcément ainsi. Tel est le pari réussi de ce documentaire à la thèse de départ inattendue : le rock est né en France en 1949 le soir où Piaf a chanté sur scène son amour pour Cerdan, disparu le matin même. Pour François Armanet, la femme est donc le passé, le présent et l’avenir du rock. Et il s’emploie à le démontrer à travers le foisonnement de témoignages de chanteuses (Brigitte Fontaine, Camélia Jordana, Françoise Hardy, Jeanne Added...) savoureusement contradictoires mais toujours pertinents. Avec l’idée que, depuis toujours, la libération de la parole des femmes se nourrit de ces artistes qui ont servi d’exemple. Un film passionnant, car jamais didactique.
Thierry Cheze

 

PREMIÈRE A MOYENNEMENT AIMÉ

QUAND ON CRIE AU LOUP ★★☆☆☆
De Marilou Berry

Après Joséphine s’arrondit, Marilou Berry repasse derrière la caméra pour une comédie familiale. Quand on crie au loup est centré sur un garçon de 12 ans qui a la mauvaise habitude d’alerter les secours dès qu’il sent un danger dans l’immeuble dont son grand-père est le gardien. Les voisins en ont marre de ce gamin trop imaginatif, et la police ne prend plus ses appels au sérieux. Jusqu’au jour où la réalité rattrapera ses fictions... Mené tambour battant, ce film fait une large place à la tendresse mélancolique de Gérard Jugnot, aux reparties percutantes de Bérangère Krief et aux atermoiements de Thomas VDB en voyou pas taillé pour le job. Mais il se délite dans sa dernière ligne droite avec l’arrivée du personnage interprété par Marilou Berry, méchante trop cartoonesque. L’équilibre entre comédie et polar ne tient pas la longueur.
Sophie Benamon

AFFREUX ET MÉCHANTS
★★☆☆☆
De Cosimo Gomez

Un cul de jatte, une femme sans bras, un nain psychopathe et un rasta allumé s’allient pour braquer une banque. Le partage ne se fait pas comme prévu… Le titre français fait évidemment référence à Affreux, sales et méchants, la comédie féroce d’Ettore Scola auquel le film de Cosimo Gomez se frotte sans complexe avec sa galerie de personnages tous plus repoussants les uns que les autres. Sur fond de galère économique et d’immigration, ce petit théâtre de la cruauté ne manque pas d’épaisseur ni d’audace. Juste peut-être d’originalité.
Christophe Narbonne

MANOU À L’ÉCOLE DES GOÉLANDS
★★☆☆☆
De Andrea Block & Christian Haas

Il était une fois Manou, un martinet orphelin recueilli par une maman goéland. Celle-ci a décidé, contre l’avis de son mari, capitaine de leur colonie – et en dépit des regards moqueurs de ses congénères, qui méprisent cette race d’oiseaux – de l’adopter et de l’élever comme l’un des leurs. Cette variation autour du Vilain Petit Canard d’Andersen est un joli conte qui fait l’éloge du fameux vivre-ensemble et des différences qui nous enrichissent les uns les autres. Ciblé sur les tout jeunes, on lui pardonne donc d’appuyer un peu lourdement sur le message là où il aurait forcément gagné à être un peu plus elliptique. Mais les personnages sont savoureux, et le plaisir d’entendre Camélia Jordana donner de la voix comme doubleuse de l’amoureuse de Manou et dans la BO ne se refuse jamais.
Thierry Cheze

PAUVRE GEORGES !
★★☆☆☆
De Claire Devers

Premier film cinéma de Claire Devers depuis Les Marins perdus (2003), Pauvre Georges ! raconte la vie paisible d’un professeur installé avec sa femme dans la campagne montréalaise. Un jour, il surprend un adolescent chez lui en train de fouiller. Le débonnaire Georges décide de prendre sous son aile ce Zack, visiblement livré à lui-même, sans se douter que cette décision va avoir un effet dévastateur sur sa vie personnelle. Avec un ton absurde, flirtant avec le fantastique, Claire Devers commence par intriguer. Ce Georges est-il si bien intentionné ? Sa femme, méfiante envers Zack et en colère contre son mari, nourrirait-elle des sentiments ambigus pour l’intrus ? La cinéaste questionne la morale de ses personnages à la manière sarcastique d’un Ruben Östlund, sans toutefois apporter de conclusion satisfaisante.
Christophe Narbonne

LA GRAND-MESSE
★★☆☆☆
De Méryl Fortunat-Rossi & Valéry Rosier

C’est une tradition qui se perpétue chaque été sur les routes de montagne du Tour de France accueillant les exploits des prétendants au maillot jaune. Plusieurs jours avant le passage des coureurs, une nuée de camping-cars les précède pour permettre à leurs propriétaires d’occuper le meilleur spot, histoire d’admirer les forçats de la route le jour J. Ce documentaire raconte le quotidien de cette microsociété de fondus de la petite reine : leurs habitudes, les copains qu’on retrouve d’année en année, les non-initiés qui les hérissent car ils ne respectent pas leurs petites traditions... Le regard plein de tendresse posé sur eux par les deux documentaristes traduit une empathie totale et attachante. Mais il prive aussi leur film de ce relief que savent si bien distiller leurs compatriotes de Strip-tease. Et donne l’impression de rester un peu trop à la simple surface des choses.
Thierry Cheze

 

Et aussi
Affreux et méchants de Cosimo Gomez
Ibiza d’Arnaud Lemort
Petite forêt de Yim Soon-Rye

 

Reprises
Cendres et diamants d’Andrzej Wajda
Rétrospective Dario Argento – Partie II
Rétrospective Jim Jarmusch
Mario Bava, le magicien des couleurs