Entre la création de la plateforme de streaming et les bouleversements post-COVID, le studio souhaite s’adapter à cette nouvelle période.
Elémentaire est le dernier Pixar a être sorti au cinéma et à vécu un succès sur la durée. Avec un démarrage à 29,6 millions de dollars au box-office américain, il s’agissait du plus mauvais score de sortie d’un film d'animation de Pixar. Néanmoins, il a petit à petit repris du poil de la bête pour finalement en cumuler 500 millions dans le monde.
En plus de son succès tardif en salle, le film a cartonné sur la plateforme de streaming Disney+, qui possède le catalogue Pixar suite au rachat du studio par la Walt Disney Company. Disponible en streaming depuis le 13 septembre aux USA (en France, il arrivera bien plus tard, notre chronologie des médias étant plus stricte), il dépasse largement les audiences des autres nouveautés de la plateforme comme La Petite Sirène et Les Gardiens de la Galaxie 3, avec 60 millions de visionnages dès le premier jour.
Ce succès sur la plateforme entérine la perte de vitesse des DVD et blu-ray, dont les ventes sont estimées à 800 000 en fin de course - dans le monde entier, pas seulement aux Etats-Unis. Le studio s'attend à 1,7 million d'achats digitaux, via les service Google Play, Amazon, iTunes, etc.
Elémentaire, de Pixar, sera finalement l'un des succès de l'étéFace à cette trajectoire particulière, Disney s’est posé des questions sur les stratégies à adopter à la fois pour les films de son studio mais aussi pour ceux de Pixar. De nouveaux facteurs entrent en jeu quant à la promotion et la vie des films. D’ailleurs, le studio a déjà tenté l’exclusivité plateforme en sortant en 2020 Soul, Alerte Rouge et Luca directement sur Disney+ : "Il y a eu un bouleversement des habitudes de visionnage à cause de la pandémie, mais c’est aussi spécifique à Disney+, explique Pete Docter, le chef créatif studio, relayé par le New York Times. On a clairement dit aux gens : 'Regardez ! Tous ces films vont être visibles sur Disney+ !'"
“J’espère que nous continuerons d’avoir le budget nécessaire pour que nos artistes puissent faire le meilleur travail de leur vie”, déclare-t-il ensuite. Une précision de taille car le projet en question a coûté cher : 200 millions de dollars sans sa publicité. Pour rentrer dans ses frais, il fallait que Disney gagne au minimum un demi-milliard de dollars au box-office, ce qui est finalement le cas, mais après plusieurs mois d'exploitation, là où les succès des Indestructibles 2 ou Toy Story 4 (tous les deux milliardaires) ont été bien plus évidents.
Contrairement aux exemples cités ci-dessus, Elémentaire est un film original, qui n'est ni une suite, ni adaptée de romans ou de jeux à succès. D'ailleurs, ce qui attire l’attention dans ce projet, c’est aussi son histoire, très inspirée par le parcours personnel du réalisateur Peter Sohn : il est né à New York de parents immigrés de la Corée du Sud. Contrairement aux anciens Pixar qui s'intéressaient à des concepts plus universels liés pour la plupart à l’enfance (et si mes jouets prenaient vie ? Quel est le quotidien des monstres cachés dans mon placard ?), ici, le studio semble s’engager vers une voie davantage ancrée dans le vécu des artistes qui travaillent dessus.
Pete Docter ne dit pas clairement que l'avenir de Pixar se jouera uniquement sur Disney+, mais on comprend que le succès particulier d'Elémentaire est scruté de près par ses producteurs. Notez qu'Elio, leur prochain film, est attendu en mai prochain au cinéma, et que le Disney de Noël, Wish, sera bien proposé sur grand écran fin novembre.
Il conclut en disant que le studio n’a pas encore trouvé les réponses à ses questions, tout en confirmant que Disney est bel et bien en train d’évoluer : “J’ai toujours su qu’Elémentaire parlerait à beaucoup de gens. Mais nous avons réévalué les projets sur lesquels nous travaillons en ce moment. Quel genre de films souhaitons nous faire ? On va commencer par redoubler d’effort sur ce qui nous a permis de parler au public.”
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