Michael Caine Youth
Pathé

Jack Nicholson l'a fait revenir au cinéma, et depuis, il ne veut plus le quitter.

Honoré au festival de Karlovy Vary, en République Tchèque, Michael Caine a présenté au public Best Sellers, le premier film de Lina Roessler, dans lequel il incarne un écrivain. Puis il a répondu à quelques questions sur sa carrière, évoquant notamment ses rôles préférés au sein de sa propre filmographie, puis les raisons pour lesquelles il "évite la retraite".

"L'homme qui voulut être roi, Alfie le dragueur et un film plus récent, Youth, de Paolo Sorrentino, sont mes préférés, explique la star de 88 ans. J'ai gagné l'équivalent de l'Oscar allemand pour ce film, qui a cependant été ignoré en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis. J'attendais de lire les critiques. Je me disais que je serais peut-être nommé quelque part... mais j'ai été complètement ignoré. Je ne sais pas pourquoi. Pareil pour le film de John Huston, L'homme qui voulut être roi. C'était un excellent réalisateur, vraiment bon. Je l'ai rencontré quelques fois, je connaissais ses enfants. Il n'y a personne d'autre comme John Huston, et évidemment, il n'y a personne d'autre comme Sean (Connery, qui jouait à ses côtés dans le film). On a toujours été amis."

Youth : le triomphe de citizen Caine

Racontant ensuite comment Christopher Nolan s'est déplacé jusqu'à chez lui pour lui offrir le rôle d'Alfred dans Batman Begins, lui promettant qu'incarner le majordome de Bruce Wayne représenterait bien plus que de lui annoncer que "le dîner est servi !", Michael Caine poursuit en expliquant qu'à ce moment-là, il était plus ou moins à la retraite. "J'avais quasiment laissé tomber le cinéma, reconnaît-il. J'avais cet appartement à Miami et un restaurant, j'étais très content comme ça et je rentrais en Angleterre pendant l'été. Mais m'y remettre m'a offert de nouvelles perspectives. En plus, j'ai gagné l'Oscar pour L'Oeuvre de Dieu, la part du Diable (De Lasse Hallstrôm, sorti en 1999, soit six ans avant Batman Begins, ndlr). C'est fou tout ce que j'ai pu faire après avoir décidé que je ne ferais plus rien du tout ! Je me disais : 'Ce n'est plus à toi de tenir ces rôles'. J'étais fatigué et vieux, j'avais 65 ans. Jack Nicholson vivait lui aussi à Miami et il m'a dit : 'J'ai un bon script et j'aimerais qu'on le tourne ensemble.' Et d'un seul coup, j'ai pensé que si j'avais effectivement pris ma retraite à 65 ans, je n'aurais jamais eu d'Oscar du meilleur acteur (il en avait déjà eu un pour son second rôle dans Hannah et ses soeurs, ndlr), et je n'aurais jamais fait de film avec Jack Nicholson. Je n'aurais pas non plus tourné avec Christopher Nolan. Maintenant, je joue dans ces films un peu comme un porte-bonheur. J'étais par exemple dans Dunkerque alors qu'il n'y avait pas de rôle pour moi, au départ. Mais ils m'ont demandé de prêter ma voix à l'officier qui donne les ordres aux pilotes, qui leur dit quoi bombarder. (...) Au final, je n'ai jamais vraiment pris ma retraite. A présent, j'ai 88 ans. Je ne peux pas dire que des gens font la queue devant ma porte pour me proposer un script, mais occasionnellement, il y a un rôle pour moi. Ces derniers mois, avec tout le temps libre qu'on a eu, j'ai été gagné par l'ennui, alors je me suis dit que je n'avais jamais écrit de fiction. J'ai eu l'impression que je devais le faire, donc j'ai imaginé, non pas de la littérature, mais un thriller intitulé If You Don't Wanna Die. Je l'ai envoyé à des éditeurs. Bon, ce n'est que le début du projet, mais j'ai adoré écrire ça. Une fiction. C'est comme une biographie, sauf que vous pouvez y raconter tout plein de mensonges."
L'interview complète de Michael Caine est à lire sur le site de Variety, en anglais.

Rêve ou réalité ? Michael Caine explique la fin d’Inception