En 2016, Christian Clavier revenait sur les tops et les flops de sa filmo dans Première.
Comme souvent après la soirée électorale, TF1 rediffusera une comédie populaire, en ce dimanche soir. La chaîne a choisi Les Bronzés 3 Amis pour la vie, la suite des deux comédies cultes du Splendid, sortie en 2006 au cinéma.
Le film de Patrice Leconte avait cartonné au cinéma, attirant plus de 10 millions de spectateurs, mais les avis étaient mitigés : les fans de Gigi (marie-Anne Chazel), Popeye (Thierry Lhermitte), Jérôme (Christian Clavier), Nathalie (Josiane Balasko) et Jean-Claude (Michel Blanc) s'étaient rués dans les salles obscures pour retrouver la bande de potes qui les avait tant fait rire depuis 1978 et une bonne partie d'entre eux avaient été déçus du résultat.
Christian Clavier est le seul acteur à avoir passé 4 fois les 10 millions d'entrées au box-officeEn 2016, Christian Clavier avait répondu aux questions de Première sur l'ensemble de sa carrière, sur ses tops, ses flops et cet étrange phénomène, entre carton public et déception critique. Extrait :
Votre rapport aux Français est très particulier et on sent que c’est ce
qui vous plaît par-dessus tout.
Oui. J’ai toujours adoré interpréter des Français. Je suis passionné par le regard ironique, critique et extraordinairement empathique que j’ai sur eux – et qu’ils ont sur moi. C’est un aller-retour. Il n’y a rien de prétentieux dans ce que je vous dis. C’est mon rapport au public. Cela dit, il y a de plus en plus de monde à l’étranger qui apprécie ces films. Les Visiteurs a été relancé par l’extraordinaire succès de Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ? sur le marché international. Le public allemand, grec ou italien a le même type de relation avec mes personnages que les Français. La comédie française, très française, fonctionne ailleurs.
Comment expliquez-vous que vous dépassiez ainsi les frontières ?
Dans Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ?, Claude Verneuil, mon personnage, est très « centre de la France » et, en même temps, sa problématique est universelle. Le rapport du patron et de l’employé se retrouve partout. Mais c’est bizarre. Je trouve votre question curieuse. J’ai l’impression que vous avez un point de vue drôlement réducteur sur les Français. Et sur notre pays. Je peux me tromper mais je ne crois pas... Qu’on parle de ses valeurs, de ses principes, de son histoire ou de sa culture, la France a un rayonnement très important. Ce n’est pas surprenant qu’un personnage français fonctionne à l’étranger. Je trouve votre étonnement amusant, parce que j’ai l’impression qu’il traduit un complexe vis-à-vis de ce que nous sommes. On a vendu le film dans le monde entier simplement parce qu’on l’a appelé Bastille Day.
C’est vrai, on pensait que vos personnages pouvaient être difficiles
à comprendre hors de France. Et puis...
il y a eu l’expérience douloureuse des Visiteurs en Amérique...
Oui, mais c’est autre chose, c’est Hollywood. John Hughes s’est trompé. Les gens des studios viennent vous voir, ils sont charmants, ils vous séduisent, et puis derrière... Je leur ai tout de suite demandé : « Pourquoi me faire jouer dans ce film ? Je ne suis pas assez connu aux États-Unis. » On m’a répondu : « Vous savez, Mr Hughes n’a pas besoin d’un acteur célèbre pour que ça marche. » Mais ils ont fait un tas de changements qui ont fini par détruire le film – on ne peut pas avoir les dents sales, on ne peut pas utiliser cette perruque... Le rapport professionnel avec eux est extrêmement dur : ils sont les patrons, point à la ligne.
Les Visiteurs 2 a été un succès en quelque sorte, mais aussi un caillou dans la chaussure. C’est à partir de là qu’est née votre marionnette dans Les Guignols. La « Claviermania » bat son plein, mais pas pour le meilleur...
Pourquoi « en quelque sorte » ?
C’est sûr, il a fait 8 millions d’entrées, mais...
Et ce n’est pas un succès, ça ?
Si, si mais le nombre d’entrées n’est pas le seul critère. Regardez Les Bronzés 3...
Je sais ce que vous allez me dire. C’est fou. J’ai l’impression que vous n’aimez pas le cinéma populaire. Ce n’est pas un procès d’intention, je trouve cet avis... respectable, entendez bien, mais disons amusant. Vous alliez me dire que Les Bronzés 3 n’a pas été apprécié ? Quand un film fait plus de 10 millions d’entrées, vous pensez sincèrement qu’il n’est pas apprécié ? Comme vous ne l’aimez pas, votre goût supplante la réflexion objective. Je ne dis pas qu’il s’agit d’un film sans défaut et je suis prêt à en parler. J’ai toujours une vision très critique de ce que j’ai fait. Mais je crois profondément que quand un film rencontre le public, il fonctionne. Votre goût transparaît trop ici. Et c’est un problème car cela devient compliqué de parler avec vous de manière objective.
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