L’Histoire selon Bertrand Tavernier
StudioCanal
Que la fête commence (1975)
CIC
Le Juge et l’assassin (1976)
France Régions 3
Coup de torchon (1981)
Les Films de la Tour
Un dimanche à la campagne (1983)
StudioCanal
La Passion Béatrice (1987)
AMLF
La Vie et rien d’autre (1988)
AB Films
La Fille de d’Artagnan (1994)
Little Bear
Capitaine Conan (1996)
TF1 Films Production
Laissez-passer (2002)
Bac Films
La Princesse de Montpensier (2010)
StudioCanal
L’Histoire selon Bertrand Tavernier
Que la fête commence (1975)
Le Juge et l’assassin (1976)
Coup de torchon (1981)
Un dimanche à la campagne (1983)
La Passion Béatrice (1987)
La Vie et rien d’autre (1988)
La Fille de d’Artagnan (1994)
Capitaine Conan (1996)
Laissez-passer (2002)
La Princesse de Montpensier (2010)

L’Histoire selon Bertrand Tavernier

Que la fête commence (1975)

Contexte : La Régence de Philippe d'Orléans (Philippe Noiret), qui occupe le trône de France car le roi Louis XV n'est pas majeur. Le Régent, bon vivant, noceur et fêtard, doit affronter un complot mené par des nobles de province.
Caméos : Philippe d'Orléans, mais aussi le Duc de Saint-Simon (vous savez, les Mémoires) qui assure le commentaire en off. La classe.

Le Juge et l’assassin (1976)

Contexte : L'arrière-pays ardéchois. Entre Tournon et Lamastre, plus précisément.
Caméos : Aucun, même si le sujet (un ancien militaire devenu tueur en série) s'inspire de l'affaire Joseph Vacher, un serial killer de la fin du dix-neuvième siècle. Ici, dans le rôle du juge, Philippe Noiret. Celui de l'assassin est tenu par Michel Galabru.

Coup de torchon (1981)

Contexte : En adaptant le roman 1 275 Ames de Jim Thompson, Tavernier a déplacé le lieu de l'action. Dans le roman, nous sommes dans un bled anonyme du Texas. Le film se situe en Afrique Equatoriale Française, la veille de la Seconde guerre mondiale. Il y aussi une certaine inspiration du Voyage au bout de la nuit de Céline, en montrant comment l'aventure coloniale pouvait tourner court. "Les crépuscules, dans cet enfer africain, se révélaient fameux", écrivait-il.
Caméos : Aucun. Nous sommes dans un bled paumé. Les personnages le sont aussi, fatalement. Et encore Philippe Noiret dans l'équivalent local du shérif. Coup de torchon ou le western post-moderne selon Tavernier ?

Un dimanche à la campagne (1983)

Contexte : La campagne française, à la veille de la Première guerre mondiale. Un vieux peintre y accueille sa famille au soir de sa vie.
Caméos : Aucun. Tavernier veut montrer la fin de la Belle époque faite d'insouciance, qui va s'abîmer dans une guerre atroce. César de la meilleure actrice pour Sabine Azéma.

La Passion Béatrice (1987)

Contexte : François de Cortemar (Bernard-Pierre Donnadieu) a connu cinq ans de captivité suite à la rouste de la Bataille de Crécy (la première grosse bataille de la Guerre de Cent ans). De retour dans son donjon, il va commettre l'irréparable sur sa fille, Béatrice (Julie Delpy).
Caméos : Aucun. Tavernier prend le parti de montrer un Moyen-Age hyper-réaliste, violent et brutal, où il fait froid et où l'on a faim en quasi permanence. Ce n'est pas si exact historiquement, mais ça rend bien au cinéma.

La Vie et rien d’autre (1988)

Contexte : Juste au lendemain de la Première Guerre Mondiale, alors que des obus non éclatés tuent encore les démineurs, le commandant Dellaplane (Philippe Noiret) est chargé de trouver une dépouille de soldat anonyme afin de l'enterrer en grande pompe sous l'arc de triomphe. En même temps, il vit une histoire d'amour avec une veuve (Sabine Azéma) qui cherche le corps de son mari disparu.
Caméos : Aucune tête connue. Tavernier raconte la rencontre entre la petite et la grande histoire, sans verser dans la simple illustration.

La Fille de d’Artagnan (1994)

Contexte : La Régence du cardinal Mazarin. Même si, avec un titre pareil, on sent bien que l'Histoire sera bousculée. Caméos : D'Artagnan et Louis XIV, ça vous va ? Mais aussi Mazarin, Athos, Porthos et Aramis. Bref, un hommage à Dumas pur jus.

Capitaine Conan (1996)

Contexte : La dernière année de la Première guerre mondiale, dans les Balkans. Conan (Philippe Torreton) mène une équipe de « nettoyeurs de tranchée », qui se battent au corps-à-corps et à l'arme blanche et qui, une fois démobilisés, ne semblent avoir d'autre choix que de continuer dans la voie de la violence.
Caméos : Aucun, encore une fois : en racontant l'affreuse condition des « nettoyeurs de tranchée », Tavernier veut encore une fois s'intéresser à la petite histoire.

Laissez-passer (2002)

Contexte : L'Occupation et le cinéma : ou comment un scénariste, Jean Aurenche (Denis Podalydès), refuse de travailler pour la Continental, une firme de cinéma produisant des films français avec de l'argent allemand. Jean Aurenche a écrit près de 80 films de 1933 à 1989 : dont quatre films de Tavernier (L'Horloger de Saint-Paul, Que la fête commence, Le Juge et l'assassin, Coup de torchon).
Caméos :Maurice Tourneur, Charles Spaak, Roger Richebé, André Cayatte, Claude Autant-Lara, et même Michel Simon.

La Princesse de Montpensier (2010)

Contexte : Le début des Guerres de Religion. Marie (Mélanie Thierry), une blonde diaphane, cristallise les passions et les querelles de quatre puissants. Le tout alors que le royaume de France est déchiré par la guerre civile la plus sanglante de son histoire.
Caméos : Le Duc de Guise, fameux chef de guerre catholique, est un mec du 9-3, un type à moto, prompt à castagner du flic et à considérer Anjou, adepte de l'art, comme une tarlouze ». Du moins, c'est ainsi que Tavernier a présenté le rôle à Gaspard Ulliel. Quant au Duc d'Anjou susnommé (Raphaël Personnaz), destiné à devenir roi sous le nom d'Henri III, il a été victime de rumeurs malveillantes, toujours selon le cinéaste : « on a toujours fait passer Henri III pour une folle tordue, mais son homosexualité n'a jamais été prouvée. C'est une propagande vengeresse des extrémistes protestants et des catholiques éloignés du pouvoir. »

Le film avec Mélanie Thierry reviendra dimanche soir sur Arte.

La Princesse de Montpensier (avec Mélanie Thierry, Lambert Wilson...), de Bertrand Tavernier, sera à l'honneur dimanche soir sur Arte. A cette occasion, retour en images sur les films historiques du cinéaste.

La Princesse de Montpensier : Mélanie Thierry relit ses classiques pour Bertrand Tavernier [critique]

Si cette oeuvre est la première incursion de Bertrand Tavernier dans la France des Guerres de Religion, la cinéaste entretient une longue histoire d’amour avec le film en costumes. Du Moyen-âge (La Passion Béatrice) à l’Occupation (Laissez-Passer), il a fait vivre au spectateur plus de six siècles d’histoire troublée. De plus, Tavernier n’est pas un historien au sens strict : l’histoire qu’il traite est également celle du cinéma. En confiant La Fille de d’Artagnan, avec son sujet de cape et d’épée feuilletonesque, au vétéran Riccardo Freda (Le Cavalier Mystérieux), Tavernier voulait rendre hommage au cinéma de série B qui l’enchantait, plus jeune ; même s’il dût remplacer Freda sur le tournage quand celui-ci s’avéra trop vieux pour la tâche.

On remarquera que sur ces dix films historiques, la période la plus illustrée par Tavernier reste la Première guerre mondiale, sujet de trois longs métrages. Peut-être la recherche d’un âge d’or qui s’est achevé dans les tranchées de la vieille Europe ? Retour sur dix films qui, avant de parler de la bataille de Crécy ou des soupers fins du Régent ou de la recherche du soldat inconnu, parlent avant tout de nous-mêmes. Et, en recensant les caméos de personnages ayant réellement existé dans ces films, va vous permettre de réviser vos cours d’histoire.