It Follows
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David Robert Mitchell cite Carpenter, Lynch et Tourneur avec ce film d'horreur malin racontant l'Amérique teenage des années 2010.

It Follows, titre parfait pour un deuxième long, tellement logique que ça paraît dingue que personne n’y ait pensé avant. Tout ce que vous aviez aimé dans The Myth of the American Sleepover, chronique soufflante de la pyjama party vue comme légende fondatrice de l’Amérique teenage, est à nouveau là. Comme au premier jour, comme la toute première fois.

En le découvrant à Cannes en mai 2015, la rédaction de Première avait eu un coup de coeur. Puis son réalisateur, David Robert Mitchell, nous avait de nouveau conquis grâce à Under the Silver Lake, un film tout aussi parano, même si son ambiance était assez différente de ce projet horrifique.

Avis aux amateurs de frissons : Arte programme en ce lundi soir It Follows en deuxième partie de soirée. Rendez-vous à 22h40 pour sursauter devant ce thriller flippant et bien ficelé. En attendant sa suite ? Le réalisateur prépare actuellement un film de dinos avec Anne Hathaway et Ewan McGregor, mais il a effectivement teasé un It Follows 2...

David Robert Mitchell : "L'horreur t'autorise à être expérimental et essayer des trucs un peu tordus"

L'histoire d'It FollowsPour Jay, âgée de 19 ans, la rentrée devait être synonyme de cours à la fac, de rencontres avec des garçons et de week-ends passés au bord du lac. Mais après un rapport sexuel d'apparence anodine, elle se retrouve hantée par d'étranges visions et par le sentiment inexorable d'être suivie par une présence. Abasourdies, Jay et ses amies doivent désormais trouver le moyen de fuir cette menace terrifiante qui semble les rattraper...

La Critique de Première :

L’empathie folle pour une poignée de kids des suburbs de Detroit, le fantasme d’une autarcie adolescente dont les figures adultes seraient totalement exclues, les adieux à l’enfance vécus comme un été sans fin, et cette peur qui troue le bide quand on contemple l’imminence de son dépucelage… Tout y est, mais désormais servi par une métaphore horrifique à la fois limpide et filandreuse, puritaine et libertaire, où le sexe est vécu, alternativement et parfois en même temps, comme une malédiction et une délivrance. Métaphore elle-même coulée dans un réseau de citations carpenteriennes (des banlieues au crépuscule), de fétichisme lynchien (le velours rouge des cinés de quartier) et de flashs tourneuriens (une piscine à la fin).

L’amour qu’on porte à It Follows ne se mesure pourtant pas franchement à ce que le film fait de ses emprunts à Halloween, Blue Velvet ou La Féline, plutôt à la façon dont il s’empare méthodiquement de tous les thèmes et motifs de Sleepover pour les pousser dans le rouge, et observer ensuite là où ça passe, et là où ça casse. Deux films, déjà une œuvre qui a fait le tour d’elle-même et ne demande maintenant qu’à aller voir ailleurs. David Robert Mitchell est un auteur à, hum… suivre, évidemment.

Bande-annonce :


David Robert Mitchell : “Under the Silver Lake est fait pour être vu plusieurs fois”