Date de sortie | 4 février 2015 |
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Durée | 100 mn |
Réalisé par | David Mitchell |
Avec | Maika Monroe , Keir Gilchrist , Jake Weary |
Scénariste(s) | David Mitchell |
Distributeur | METROPOLITAN FILMEXPORT |
Année de production | 2014 |
Pays de production | Etats-Unis |
Genre | Film d'horreur |
Couleur | Couleur |
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Critiques de It Follows
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It Follows, titre parfait pour un deuxième long, tellement logique que ça paraît dingue que personne n’y ait pensé avant. Tout ce que vous aviez aimé dans The Myth of the American Sleepover, chronique soufflante de la pyjama party vue comme légende fondatrice de l’Amérique teenage, est à nouveau là. Comme au premier jour, comme la toute première fois. L’empathie folle pour une poignée de kids des suburbs de Detroit, le fantasme d’une autarcie adolescente dont les figures adultes seraient totalement exclues, les adieux à l’enfance vécus comme un été sans fin, et cette peur qui troue le bide quand on contemple l’imminence de son dépucelage… Tout y est, mais désormais servi par une métaphore horrifique à la fois limpide et filandreuse, puritaine et libertaire, où le sexe est vécu, alternativement et parfois en même temps, comme une malédiction et une délivrance. Métaphore elle-même coulée dans un réseau de citations carpenteriennes (des banlieues au crépuscule), de fétichisme lynchien (le velours rouge des cinés de quartier) et de flashs tourneuriens (une piscine à la fin).L’amour qu’on porte à It Follows ne se mesure pourtant pas franchement à ce que le film fait de ses emprunts à Halloween, Blue Velvet ou La Féline, plutôt à la façon dont il s’empare méthodiquement de tous les thèmes et motifs de Sleepover pour les pousser dans le rouge, et observer ensuite là où ça passe, et là où ça casse. Deux films, déjà une œuvre qui a fait le tour d’elle-même et ne demande maintenant qu’à aller voir ailleurs. David Robert Mitchell est un auteur à, hum… suivre, évidemment.
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L’intrigue "d’It follows" est si simple et efficace qu’on a du mal à croire que personne n’y ait pensé plus tôt. Elle dépasse de fait largement le simple hommage à "Halloween – La Nuit des masques", référence évidente jusque dans son utilisation de la musique, également chère à John Carpenter. Pourtant, il s’agit bien d’un véritable film d’auteur, qui utilise les codes du cinéma d’horreur pour mieux évoquer les inquiétudes adolescentes à la veille d’entrer dans le monde adulte. David Robert Mitchell racontait la même chose, mais sur un mode naturaliste, dans son précédent film, le méconnu "The Myth of the American Sleepove", "It follows" creuse le sillon mais en plaçant l’acte sexuel au sommet de la hiérarchie des angoisses, celle de la contamination mortelle. Ce qui l’éloigne de la bigoterie des slashers des années 80, c’est son ambivalence : le sexe est à la fois le problème et la solution, il condamne autant qu’il sauve. La terreur naît des inquiétantes caractéristiques des mystérieux suiveurs. Leur nature protéiforme incite en effet à rester en alerte permanente (tout en ménageant quelques chocs bien sentis), tandis que leur allure lente accentue la peur de l’inéluctable. On n’y échappe que par la vitesse et le mouvement, à condition qu’ils soient incessants. Le cinéaste l’exprime avec une grande économie de moyens, un sens parfait du rythme et un art consommé de la suggestion, jusqu’à une conclusion extrêmement subtile. Hormis une scène de piscine quelque peu maladroite, c’est un sans-faute.
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