Tenet
Warner Bros

Le réalisateur a ainsi rompu avec une vieille habitude.

Comme beaucoup de cinéastes, Christopher Nolan aime projeter des films à son équipe et ses acteurs avant de se lancer dans un nouveau projet, histoire de mettre tout le monde au diapason (et de se faire plaisir par la même occasion). Il avait ainsi montré Heat à ses troupes avant le tournage de The Dark Knight (un film qui lorgnait en effet du côté du chef-d’œuvre néo-noir de Michael Mann), L’Etoffe des héros avant celui d’Interstellar et des films de guerre comme A l’Ouest rien de nouveau ou La Bataille d’Alger avant celui de Dunkerque. Plus largement, on sait que les films de Nolan sont toujours nourris d’autres films – le réalisateur ne manque jamais de rendre hommage à ses maîtres (de Fritz Lang à Stanley Kubrick) et Inception, par exemple, n’aurait pas eu tout à fait la même allure sans Au service secret de Sa Majesté. Mais pour Tenet, son nouveau film "d’un genre nouveau" (et pour lequel il n’a pas hésité à faire exploser un Boeing 747 "pour de vrai"), le maître a fait une exception, préférant se lancer dans l’aventure sans référence trop précise. Tenet appartient au genre de l’espionnage mais, si l’ombre de James Bond plane ici, c’est de la manière la plus lointaine et la moins écrasante possible, comme l’a expliqué le réalisateur au magazine Total Film (via Indiewire) :

"Il faut noter que c’est l’un des premiers films que j’ai faits sans organiser de projections avant. La raison en est, je pense, que nous avons tous le genre de l’espionnage dans le sang. Je voulais travailler sur le souvenir et le feeling du genre, plutôt que sur des choses trop spécifiques."

Avant d’ajouter que cette décision l’a contraint à faire un sevrage de James Bond :

"Je viens de vivre la plus longue période de ma vie sans voir un seul James Bond. Mon amour pour les films d’espionnage vient de la franchise Bond, et du personnage de Bond en particulier. Je suis aussi calé sur les James Bond qu’Alan Partridge (personnage culte de la télé anglaise, interprété par Steve Coogan - ndlr). Ça coule dans mes veines. Je n’ai pas besoin de faire des références à ces films et de les revoir. Il était plutôt question de retrouver ce que j’éprouvais devant ces films quand j’étais enfant, ce sentiment d’arriver dans un monde inconnu. Ces films doivent emmener les spectateurs là où ils ne sont jamais allés, et c’est pour ça que personne n’a jamais été capable de faire sa propre version de James Bond. Ça ne marche pas. Tenet, ce n’est pas ça du tout. C’est plutôt ma tentative de créer l’excitation du divertissement à grande échelle que je ressentais, enfant, devant ces films. Et de faire ça à ma façon."

Le très mystérieux et excitant Tenet est attendu dans les salles françaises le 22 juillet. Bande-annonce :