Une histoire vertébrale
Capture écran-Dailymotion

Alors que J'ai perdu mon corps, le premier long-métrage de Jérémy Clapin vient de sortir en salles, découvrez son tout premier court métrage.

Désormais sur Première.fr, vous pourrez découvrir chaque samedi un court métrage souvent lié à l'actualité ciné. C'est le cas pour ce premier rendez-vous : la rédaction a choisi de vous faire découvrir Une histoire vertébrale, premier court-métrage animé de Jérémy Clapin. Le cinéaste est cette semaine dans la lumière puisque son premier long-métrage, J'ai perdu mon corps, est sorti mercredi en salles. Mais avant de passer au long, Clapin avait poli son univers dans plusieurs courts fascinants et primés dans de nombreux festivals. Le premier, Une histoire vertébrale, raconte le parcours d'un homme atteint d'une déformation physique qui le force à avoir sa tête toujours dirigée vers le sol. Mais s'il regarde toujours en bas, le héros rêve. Du ciel et surtout d'une femme (qui, elle, regarde toujours vers l'arrière) qui pourrait briser sa solitude. 

On voit dans ce court-métrage se dessiner le monde si particulier de Clapin : la solitude urbaine, les personnages en souffrance et à la marge, et l'exaltation de la différence. Entre le mélo et la métaphore poétique, ce petit bijou annonce clairement J'ai perdu mon corps, l'un des films les plus fous de l'année. Et ce, notamment pour son travail sur le corps. Clapin en parle bien dans l'interview qu'il nous a accordée dans le dernier numéro du magazine, toujours en kiosques.


Clapin explique ainsi son goût certain pour les corps incongrus, handicapés, mutilés :

"Tout cela est assez inconscient. Pour Une histoire vertébrale (2004), je voulais que l’image raconte quelque chose. Plutôt que de dessiner un personnage standard, j’ai introduit un élément particulier, quelque chose de visible, de bizarre qui consistait à lui mettre la tête à l’horizontal, tournée vers le bas. Pour Skhizein (2008), même chose. J’avais dessiné un personnage assis et, sur la deuxième page de mon carnet de croquis, une chaise. Quand je faisais coulisser la première page sur la deuxième, le personnage était tantôt sur la chaise, tantôt un peu à côté d’elle. D’où cette histoire d’homme décalé par rapport à son corps. Par ces différences, j’ai l’impression de raconter des choses universelles sur l’humain. C’est en voyant Skhizein que le producteur Marc du Pontavice [fondateur et PDG du studio d’animation Xilam] s’est dit que j’étais peut-être le réalisateur qu’il fallait pour J’ai perdu mon corps où il est question de pièces manquantes, littéralement et symboliquement."