Le cinéaste revient sur son rapport à ses anciens films et donne son avis sur l’Intelligence Artificielle.
Alors que son nouveau film The Killer s’apprête à sortir sur Netflix, David Fincher, réalisateur admiré du public et de la critique, s’est exprimé sur divers sujets lors d’une interview pour GQ. Le maître du polar nie d’ailleurs le rapport autobiographique entre le caractère obsessionnel de son personnage d’assassin dans The Killer (incarné par Michael Fassbender) et sa propre rigidité professionnelle sur les plateaux.
Selon Fincher, The Killer n’est donc pas une sorte d’autoportrait sur l’obsession du détail et du travail bien fait. Il semble d'ailleurs garder un détachement vis-à-vis de ses oeuvres précédentes et avoue sans détour à propos de Fight Club : “Je ne l’ai pas revu depuis 20 ans. Et je n’en ai pas envie.”
David Fincher heureux de ne pas avoir réalisé World War Z 2... à cause de The Last of UsContrairement à d’autres cinéastes comme Tarantino, qui sont fans de leurs propres films, Fincher considère que revoir son travail “est comme regarder des vieilles photos de classes”. Alors que certains y trouvent un réconfort nostalgique, le réalisateur de Se7en ne semble pas ému outre mesure par le passé.
Il exprime également son opinion sur l’Intelligence Artificielle et son utilisation dans la culture visuelle et médiatique : “Je pense que l’IA est un outil très puissant. Et je n’ai pas encore entendu de chanson des Beatles générée par IA qui peut atteindre 'Eleanore Rigby'. Donc jusqu’à ce que quelqu’un me fasse écouter une chanson d’IA qui me mette une claque… Peut-être qu'on en est là aujourd’hui, et peut-être que je changerai d’avis dans un an, mais je pense que ce qui nous fait vibrer dans la poésie, l’écriture, la musique, la photographie c’est quelque chose de personnel.”
Il continue en comparant les IA avec les artistes : “J’ai des amis qui sont des génies de la photo et qui s’amusent avec les IA. Quand je regarde ça, j’ai toujours l’impression de voir une pâle copie de Roger Deakins [le chef opérateur de Prisoners, 1917 ou No Country for Old Men]. Et je comprends de quoi l’IA s’inspire pour faire ça.”
“Mais j’ai aussi vu des courts-métrages réalisés par des gens qui embrassent l’esthétique de l’IA, et ça donne des films qui peuvent être très émouvants, touchants et intéressants, mais c’est évidemment une IA. Tant que je n’ai pas vu un film où je me dis ‘Oh mon dieu, ça me brise le coeur’ et que quelqu’un m’explique ‘Et bien c’est juste quelqu’un qui a parlé dans un micro et c’est le film qui en résulte’, je ne me fais pas trop de soucis”, conclut-il.
The Killer sera disponible sur Netflix en France à partir du 10 novembre 2023. En attendant de le découvrir, voici sa bande-annonce.
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