Cette comédie autour des tests ADN réunit les deux mastodontes de la comédie grand public française. Pas suffisant pour combler les manques d’un scénario peu inspiré.
En réunissant pour la première fois Christian Clavier et Didier Bourdon, deux mastodontes de la comédie française, Julien Hervé (ancien auteur des Guignols et co-scénariste de la saga Les Tuche) aurait pu frapper un grand coup. Malheureusement le résultat n'est pas à la hauteur des espérances, jugeait Première lors de la sortie de Cocorico, en février dernier. Si vous souhaitez vous faire votre avis, la comédie est diffusée ce vendredi soir sur Canal Plus, et dispo en streaming sur MyCanal. Notre critique :
« On ne choisit pas ses ancêtres ! », lit-on sur l’affiche de Cocorico, dont le concept pourrait se résumer à cette seule phrase. L’histoire d’Alice et François (Chloé Coulloud et Julien Pestel), futurs mariés qui réunissent leurs parents afin de leur annoncer la bonne nouvelle, et en profitent pour leur offrir des test ADN afin de découvrir leurs origines. Évidemment, les résultats ne sont pas ceux qu’ils attendaient…
Dans un monde parallèle un peu plus juste, Cocorico serait resté tranquillement à son statut de téléfilm et n’aurait forcé personne à s’acquitter d’un ticket de cinéma pour découvrir son produit d’appel numéro 1: la réunion de deux MVP de la comédie française grand public, Didier Bourdon et Christian Clavier. Un all star game assez réjouissant quand chacun déploie son timing comique dévastateur lors de la rencontre initiale, mais qui tourne subitement à vide au moment où le scénario les condamne à endosser ad nauseam des rôles de caricatures d’eux-mêmes (l’aristo conservateur de mauvais poil pour Clavier ; le sexagénaire classe moyenne pour Bourdon).
On s’attendait à une potentielle variation sur Le Prénom, soit un huis clos où les masques tombent pendant que les piques fusent, sauf que Julien Hervé, réalisateur du Doudou en 2017 et co-scénariste des Tuche, n’a pas la méchanceté d'Alexandre De La Patellière et de Matthieu Delaporte. Il faut alors subir des railleries molles et peu inspirées autour des Allemands (allez savoir pourquoi, le personnage de Bourdon déteste les habitants d’outre-Rhin) ou des Portugais (la scène avec le plombier, grand moment de cinéma).
Complètement absurde dans sa deuxième partie où Sylvie Testud se prend pour une héritière de la famille royale parce qu’elle a du sang anglais, Cocorico se contente alors de débiter des clichés au kilomètre (la plupart sur nos voisins européens) et des situations de comédies éculées. Et même en pleine possession de leurs moyens, Christian Clavier et Didier Bourdon ne peuvent pas faire grand-chose pour redresser la barre.
Cocorico, de Julien Hervé, avec Didier Bourdon, Christian Clavier, Sylvie Testud…
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