Le rachat de la Fox ayant causé une perte de 170 millions de dollars au géant de l’industrie cinématographique, le studio a dû repenser sa stratégie de distribution et de production.
Disney a récemment revu sa stratégie pour les années à venir, lors d’une conférence tenue par Bob Iger, PDG du studio, et rapportée par IndieWire. Les choix adoptés sont clairs : seuls les grands films auront droit à une programmation en salles. Pour tout le reste, il y a le streaming.
Les résultats du 3e trimestre chez Disney montrent une perte de 170 millions de dollars, due essentiellement selon le PDG au rachat de la Fox qui serait dans une position plus difficile qu’attendue. Rien à voir donc avec le reste de la production Disney : "Je note une augmentation de la performance des studios qui continue d’être incroyablement forte. Les recettes au cinéma comprenant Avengers : Endgame, Aladdin, Toy Story 4 et la réussite de Captain Marvel ont grimpé dans les salles du monde entier par rapport à l’année dernière à la même période. Et pourtant nous sortions des films tout aussi exceptionnels, avec Avengers : Infinity War, Les Indestructibles 2 et Black Panther."
Le Roi Lion : les créateurs du dessin-animé original donnent leur avis sur le remake de Jon FavreauDorénavant, le nouveau-venu ne produira que des films suivant les critères qui ont fait le succès de Disney, Pixar, Marvel et autre Lucasfilm. Et s’ils sont suffisamment bons, ils seront exploités dans les cinémas. Sinon, ils finiront leur course sur petit écran, chez Hulu ou Disney+. Pour se préparer à investir le marché du streaming, Iger a annoncé une offre regroupant les deux plateformes et ESPN, qui se concentre sur le sport. Le tout pour un prix imbattable de 13 dollars par mois. Une alliance qui ne manquera pas de faire réagir Netflix.
Jimmy Schaeffer, PDG de la société de conseil en médias Carmel Group, estime, d’après IndieWire, que l’offre permettra d’"inclure une énorme partie de la population" : elle touchera en effet les enfants, les familles, et les amateurs de sport en plus des habituels clients. "Les fondamentaux de Disney sont solides et le resteront certainement." Parmi les projets déjà lancés pour les plateformes de SVOD, on compte justement les réadaptations de classiques de la Fox, qui ont bercé des générations de spectateurs : Maman, j’ai raté l’avion, La Nuit au musée, Treize à la douzaine ou encore Le Journal d’un dégonflé.
Maman, j’ai raté l’avion : Disney prévoit un reboot pour sa future plateforme de streamingConcernant le cinéma plus indépendant, Bob Iger estime que Fox Searchlight peut continuer sa production, à condition que ses créations soient suffisamment prestigieuses et dignes de figurer dans les grands festivals ou de remporter des prix : "Le studio continuera de faire des films de prestige, ce pour quoi il est connu, tout en développant son storytelling original de haute qualité." Supprimer Searchlight reviendrait à se tirer une balle dans le pied. Il s’agit en effet d’une voie détournée pour permettre à des réalisateurs de s’exprimer, comme Taika Waititi qui signe une satire sur Hitler avec Jojo Rabbit tout en restant engagé sur le projet Thor : Love and Thunder chez Marvel. Et pour Searchlight justement, le cinéaste s’est également lancé sur l’adaptation de Next Goal Wins, un documentaire de 2014 signé Mike Brett et Steve Jamison, centré sur l’univers du football. Un film qui sortira donc soit au cinéma, soit en streaming, selon sa capacité à rencontrer le succès.
Pour Bob Iger, tous ces changements prendront "quelques années" avant de se mettre totalement en place. Ses concurrents, pour l’instant, restent silencieux quant à leurs stratégies de contre-attaque. Mais les choix d’un tel studio, qui détient maintenant une grande part du marché au cinéma et son box-office, risquent fort de les influencer.
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