Far from the Tree
Disney

Le deuxième court de la cinéaste évoque la parentalité à travers l'histoire d'un jeune raton laveur.

Elle n'a pas pu faire le déplacement à Annecy cette année, mais Natalie Nourigat (déjà réalisatrice du court Exchange Student et notamment storyboardeuse sur Ralph 2.0) était virtuellement présente à la cérémonie des 60 ans du Festival international du film d'animation, où était projeté mardi soir Far from the Tree, son très joli court-métrage Disney sur la parentalité. L'histoire d'un petit raton laveur fait l'expérience de la liberté et des dangers qui l'entourent. La cinéaste nous raconte les coulisses de ce nouveau projet, qui sera diffusé dans les salles en novembre, avant Encanto, la fantastique famille Madrigal.

C'est votre deuxième court-métrage pour Disney. Comment, en interne, passe-t-on d'une simple idée à un vrai film ?
Il y a beaucoup de gens au studio qui ont des idées originales. C'est un environnement très créatif et nous avons de nombreux programmes internes qui permettent de faire des courts-métrages. Et il est tout à fait possible pour quelqu'un d'initier un film et de composer son équipe avec des collègues de bureau, avec l'aide du studio bien entendu. Mais nous avons aussi des programmes plus structurés, comme Short Circuit, grâce auquel j'ai pu réaliser mon premier court-métrage, Exchange Student. En gros, tu fais un pitch tout à fait traditionnel, sauf que c'est ouvert à tous et que tu le soumets à l'aveugle. Donc si tu as une idée, tu peux écrire un synopsis - et peut-être ajouter quelques dessins - mais personne ne saura de qui ça vient. Seule l'idée compte. C'est vraiment cool, parce qu'on s'est rendu compte qu'il y avait des idées dans tout le studio, chaque département a produit des courts vraiment funs. Et Far from the Tree fait partie de notre programme dédié aux courts qui sont destinés à être projeté au cinéma, avant un long-métrage Disney. J'ai dit que j'étais intéressée et j'ai notamment rencontré Jennifer Lee (NDLR : la boss de Disney Animation). On m'a donné la chance de pitcher quatre idées, avec la possibilité que l'une d'entre soit sélectionnée. Pas plus compliqué que ça !

Quelle était l'idée de base de Far from the Tree ?
La sensation d'être à ce moment de la vie où tu commences à penser à transmettre des leçons de ton enfance à la génération suivante. Et d'ailleurs ça pose une grande question : qu'est-ce que tu veux vraiment transmettre ?

Le film mélange 2D et 3D, or le dessin à la main a quasiment disparu chez Disney. Qu'est-ce que ça vous inspire ?
Déjà, il y a beaucoup d'amoureux de la 2D chez Disney. Pas mal de gens qui travaillent ici ont grandi avec les films en 2D et adorent encore ça. D'ailleurs, nous sommes nombreux à nous entraîner sur de la 2D. C'est un héritage qui est toujours là, bien vivant. Il y en a des traces dans les tatouages de Maui dans Vaiana, ou encore dans une séquence de Raya et le dernier dragon. Mais c'est vrai que c'était incroyable de pouvoir faire tout un court-métrage dans ce style. On a utilisé un mélange de techniques, avec de vrais fonds en 2D. Mais pour que ça marche en 3D stéréoscopique dans une salle de cinéma, ils ont ensuite été recrées numériquement en se basant sur les peintures d'origine. Et on a poussé les choses au maximum pour se rapprocher d'un rendu « à la main » sur les personnages, afin d'obtenir les expressions et les formes caractéristiques de la 2D.

J'ai cru comprendre qu'à la base, votre vision de l'histoire était bien plus sombre...
En fait la principale chose qui a changé depuis mon premier pitch, c'est que c'était une histoire avec des humains.

Etonnant.
Ouais, essayez d'imaginer ce genre d'histoire avec des personnages humains, c'est horrible ! (Rires.) On aurait galéré. En plus ça aurait été super bizarre qu'ils ne parlent pas ! Car je savais que je voulais quelque chose sans aucun dialogue, pour que tout le monde puisse comprendre sans avoir besoin de traduction. Et en fait, tout faisait bien plus sens avec des animaux : on a tous vu Le Roi Lion ou Bambi, on sait que le public peut se projeter dans ces histoires de vie ou de mort justement parce que ce sont des animaux. Avec des humains, c'est too much !

Quel est votre avenir proche au sein de Disney ? Le studio va-t-il vous confier un long-métrage ?
Si c'était le cas, je ne pourrais probablement pas en parler ! (Rires.) Disons juste que j'ai fait des storyboards sur Encanto et que j'ai écrit pour la série Iwájú. Je n'en dirai pas plus !

Far from the Tree sera diffusé au cinéma avant Encanto, la fantastique famille Madrigal, prévu pour le 24 novembre prochain au cinéma.