Son cinéma a toujours flirté toujours entre bon et mauvais gout; il navigue depuis le début entre provoc et compassion et semble toujours hésiter entre ce qui se fait et ce qui ne se fait pas. Forcément ça ne peut pas plaire pas à tout le monde. Et surtout à la critique qui lui reproche son machisme, sa tentation pub, sa vulgarité voire sa morale réac... A Cannes, un hebdo national titrait sur "le pire cinéaste du monde". Et un quotidien du matin évoquait sa filmo en termes fleuris ("sommet d'abjection", "ode à la sénilité"... ce genre). De fait, Sorrentino n'est pas vraiment un cinéaste démago et ce qu'il semble préférer, ce qui l'amuse au fond, c'est faire réagir, irriter, provoquer (par ses effets chics et choc ou par son baroque virtuose qui cache - bien - sa profondeur contemplative). Youth risque une fois de plus de diviser. Tant mieux.>>> Les ouvertures de Sorrentino Paolo Sorrentino : “Ah ah ah ! Mon cinéma doit irriter ceux qui aiment les films plus... mesurés. Je sais que j'énerve, mais je ne le fais pas exprès, ou pas seulement. Il se trouve que je ne fais pas un cinéma qui est sur la ligne dominante… Pourtant, il est bien reçu en Italie. En tout cas le public me suit de plus en plus. La critique par contre me paraît de plus en plus distante. Plus âpre à chaque fois. Elle s’est beaucoup focalisée sur ma prétendue obsession de Fellini. Ils sont persuadés que je veux faire mon Fellini et ça leur est insupportable. Un exemple extrême : à Cannes, un critique m’a reproché de faire avec Youth un film sous l’influence de Fellini ; le même est allé voir un film français d’une réalisatrice et louait cette oeuvre en disant que c’était très beau parce qu’elle cherchait à refaire Truffaut. Allez comprendre... De toute façon, j’ai un problème plus général avec la critique. Chez moi, les journalistes cinéma sont un peu paternalistes. Ils agissent comme s’ils étaient les parrains des réalisateurs. J’ai toujours refusé ça : je ne veux pas de critique comme papa, je refuse ce rapport. Du coup, ca crée des rapports conflictuels. Là où certains cinéastes invitent des critiques à leurs projections de presse, sur leur tournage, moi qui ne joue pas ce jeu, je suis vu comme un autiste. Mais je ne veux pas plaire au critique, je veux que mes films me plaisent à moi ! Enfin, je dois vous avouer que je n’aime pas parler cinéma. Encore moins avec des critiques qui ont souvent une approche très sérieuse et très théorique du cinéma. Le cinéma, c’est comme le foot ou les belles femmes, ça doit rester joyeux".Youth de Paolo Sorrentino avec Michael Caine, Harvey Keitel, Rachel Weisz, Paul Dano sort le 9 septembre dans les salles.
- Cinéma
- News Cinéma
- Les obsessions de Sorrentino : se faire remarquer
Les obsessions de Sorrentino : se faire remarquer
Commentaires