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Quatre ans après la Palme d’Or pour La Vie d’Adèle, le réalisateur doit renoncer au festival à cause d’un problème de contrat avec France Télévisions.

En 2013, La Vie d’Adèle triomphait au festival de Cannes. Beaucoup attendaient le nouveau long métrage d’Abdellatif Kechiche parmi la liste des films de la sélection officielle 2017, mais le réalisateur révèle dans Nice-Matin que son adaptation de La Blessure, la vraie, de François Begaudeau, ne pourra pas être montrée lors de cette 70e édition. "Nous pleurerons le 28 mai quand le festival sera terminé. Mais nous aurons un espoir : Cannes 2018. Je souhaitais participer pour les jeunes acteurs et actrices que j'ai eu la chance de rencontrer et que j'ai fait rêver en leur disant que nous pourrions y aller".

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Un contrat, deux films, un accord au tribunal
Abdellatif Kechiche précise ensuite les raisons de l’absence du film, un temps appelé Mektoub my love : "Au fur et à mesure, le projet est devenu quelque chose de beaucoup plus romanesque, une sorte de saga familiale (...) de conte philosophique (...), ce qui a donné à l'arrivée deux films indépendants l'un de l'autre". Intitulés Les dés sont jetés et Pray for Jack, "l'un traite d'une quête de la lumière et l'autre de sa perte. Et un troisième volet n'est pas exclu. J'avais signé avec plusieurs partenaires financiers, France Télévisions, Canal+, Pathé Films. Je m'étais engagé pour un film. À l'arrivée, il y en a deux. Cela sort du cadre normal ce qui a posé un problème avec les contrats. Surtout à France Télévisions. Je comprends leur position dans la mesure où c'est de l'argent public. D'où la nécessité de régler les choses devant le tribunal de grande instance de Paris. Je le dis sans animosité. Il s'agit d'un cas de jurisprudence, je ne vois tout simplement pas d'autre solution que de s'adresser à la justice. (...) Malheureusement cela rend impossible toute projection pour le moment."

Deux autres films en cours
En attendant que cette affaire soit réglée, le metteur en scène explique se consacrer à d’autres projets cinématographiques. Tout d’abord un road movie, L’Agneau de Dieu, et Sœur Marguerite, biopic d’une poète condamnée au bûcher au XIVe siècle. Tournages prévus cet été entre l’Italie, le Portugal et la Tunisie, une fois qu’il aura réuni le budget. Ce qui n’est pas une mince affaire pour le réalisateur, qui se dit "couvert de dettes. Certains me croient riche alors que j’ai emprunté un million d’euros pour terminer La Vie d’Adèle. J’ai dû rembourser le double, sans quoi je ne pouvais pas continuer… Mais pour moi, le cinéma est plus fort que tout le reste."

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