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Dans une usine démantelée, quelques financiers et politiciens liquident la crise des subprimes en alexandrins. Le message est fort, le traitement, déplorable. Voulant paraître plus malin en les faisant déclamer en vers, le film réduit ses personnages à des caricatures (les banquiers sont des enfoirés, le trader parle en sabir...) et use de procédés populistes comme de raccourcis attendus. Les acteurs, égarés (Jacques Weber ? Édouard Baer ?), auraient mieux fait d’aller jouer le répertoire. « Bon appétit, Messieurs ! », comme disait le
visionnaire Hugo dans Ruy Blas.
Toutes les critiques de Le grand retournement
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Brillant et cynique témoin de la dernière crise économique, Le grand retournement est un pied-de-nez à tous ceux qui sous estiment la portée du cinéma. Un bijou tout en finesse et en alexandrins.
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De cette petite leçon économique, Lordon a fait une pièce en alexandrins que Gérard Mordillat, artiste engagé s’il en est, a portée à l’écran avec brio et style, grâce à de merveilleux acteurs qui font partager le plaisir cruel d’un texte parfaitement frappé.
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Le Grand Retournement fait partie de ces films qui, dans quelques années, témoigneront d’une époque. Il s’agit en fait ici de raconter notre histoire avec l’urgence du présent. Le long métrage se termine d’ailleurs tout à fait en accord avec l’actualité, avec des images de révoltes qui ne sont pas sans rappeler celles qui nous parviennent de nos voisins européens.
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À l’arrivée, il y a un film, le Grand Retournement, de Gérard Mordillat, qui restitue – à quelques aménagements près – la truculence du propos, l’irrévérence de la farce, faisant de ce pamphlet (au sens philosophique où l’entendaient nos intellectuels du XVIIIe) une espèce de vaudeville rondement mené où les alexandrins fusent à bon escient, confèrent à la langue une musicalité atemporelle qui vient, à nos oreilles engourdies, titiller nos consciences endormies.
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Des vers au cinéma… sur le thème de la crise : le pari était pour le moins audacieux, mais tenu par des acteurs d’un naturel éblouissant, dont Jacques Weber en banquier, François Morel en conseiller faux-cul. Les couacs de la finance deviennent tout à coup transparents pour qui n’y comprend que couic. Et qu’est-ce qu’on s’amuse à ces rimes bancaires, forcément riches!
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Réalisme et sobriété sont au programme de ce joli film, bien écrit et bien interprété, mais à la réalisation un peu trop modeste.
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Si on n'apprend pas grand-chose de plus que ce que l'on sait déjà, on ressent quand même un certain plaisir devant cette comédie de l'absurde et ce, grâce à la caméra assez alerte de Mordillat et surtout au bonheur évident qu'ont un Jacques Weber ou un François Morel à déclamer des alexandrins - lesquels sont joliment tournés. A voir donc, mais à écouter aussi.
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Filmé sans rigueur de cadre dans une usine désaffectée, parasité parfois par des images d'actualité, "Le Grand Retournement" ressemble plus à une sitcom enragée et bouffonne qu'à du Eisenstein. Qu'importe puisque ce qui compte c'est la force de frappe d'un objet hors des sentiers battus.
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Inventif et subtil, "El Estudiante", quelque part entre les fictions U.S politiques des années 70 (Lumet, Pakula…) et "Le Prophète", de Jacques Audiard, entraîne dès les premières scènes dans son récit foisonnant et ne baisse jamais d’intensité. Scénario, réalisation, direction d’acteurs : Santiago Mitre maîtrise remarquablement son affaire et révèle un talent plus que prometteur. D’ores et déjà, l’un des plus belles découvertes de l’année.
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Sans doute aussi l’inspiration Molière-Corneille-Rostand, si elle ne manque pas d’humour et de panache, ne produit-elle pas un cinéma très novateur. Cette affaire fonctionne certainement beaucoup mieux live, sur une scène.
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Le concept est original, le casting intéressant (...), mais rimes et césures peinent à cacher la vacuité d'un discours (...) dont la mise en scène dépouillée accuse le manque de caractère.
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La crise financière en alexandrins. Emphatique.
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Ce pamphlet héroïco-sinistre qui pourfend le grand capital est tiré d'une pièce de l'économiste Frédéric Lordon, portée à l'écran par Gérard Mordillat. Le réalisateur a réuni une belle distribution, et, au départ, cette «comédie sérieuse sur la crise financière» intrigue et amuse. On est prêt à entrer dans l'absurdité et la bizarrerie satirique de ces plans en noir et blanc. Hélas, l'effet de surprise s'évente rapidement. Reste des personnages sans vie, fût-elle monstrueuse de cynisme et de peur, des marionnettes qui livrent des explications économiques rudimentaires en alexandrins de potache. Même l'inspiration est en crise.