Plus de stars, plus de décors, plus de sesterces… Cette troisième adaptation de la saga gauloise de Goscinny et Uderzo a été le film de tous les délires. Retour sur un tournage hors normes.Adapter son héros de BD favori sur écran, Thomas Langmann en rêvait depuis l’enfance. Il avait tanné son producteur de père, Claude Berri, jusqu’à ce qu’il produise Astérix contre César de Claude Zidi en 1998 et Astérix mission Cléopâtre d’Alain Chabat en 2002. Deux blockbusters du cinéma français (dix et quinze millions d’entrées). Aussi, en 2005, lorsque le projet d’Astérix en Hispanie de Gérard Jugnot tombe à l’eau, Thomas saute sur l’occasion. Avec 78 millions d’euros, le plus gros budget du ciné hexagonal (seul Le Cinquième Elément de Besson, tourné en anglais, avait fait mieux), il a réalisé tous ses rêves comme de s’offrir Delon en César ou une course de chars Ferrari avec Schumi aux commandes… Casting pharaonixPour la modique somme de 10,2 millions d’euros, Langmann s’est offert le gratin : Depardieu, Cornillac, Delon, Poelvoorde et Dubosc. Comme si ce n’était pas assez, il a tenu à ce qu’une guest-star apparaisse toutes les dix minutes. Total de la facture pour les passages éclair de Jamel Debbouze, Zinedine Zidane, Michael Schumacher, Jean Todt, Tony Parker ou Amélie Mauresmo : 1,6 million d’euros. Fair-play, les sportifs ont tous reversé leur cachet à des associations caritatives.Dressing mirifixAvec 8,6 millions d’euros de budget, la costumière Madeleine Fontaine a fait fabriquer plus de 300 perruques, de centaines de postiches, de nattes, moustaches et barbes. Elle a fait aussi confectionner plus de 1000 costumes différents, dont une dizaine de cuirasses et toges rien que pour Jules César.Caprices de nantixMalgré son cachet (1,4 million), Depardieu, insatiable comme Obélix et fatigué des cantines où se pressaient chaque jour plus de 300 techniciens, a obtenu l’ouverture d’un buffet permanent. Quant à Benoît Poelvoorde, il a refusé dans un premier temps de s’approcher des chevaux dont il a une peur bleue. Jamel, lui, a fait poireauter Zidane quatre heures durant pour leur scène commune.Décors gigantixDans les studios ibériques de la Ciudad de la Luz, Aline Bonetto, décoratrice d’Un long dimanche de fiançailles, a ressuscité le gigantisme romain. Sur les 11 000 m2 carrés de plateaux, 140 ouvriers ont, durant quatre mois, fignolé les 11 décors : galère, palais de César, village gaulois et, clou du spectacle, le stade olympique. Ce dernier était doté d’une piste plus grande que celle du Stade de France.Logements magnifixDes palaces pour les comédiens et les producteurs, des villages de vacances trois étoiles pour les techniciens… Pendant les six mois de tournage, plus de 250 chambres étaient louées en permanence. La production avait conclu un accord avec la compagnie Air Europa qui a émis plus de 600 billets d’avion, dont un quart en business. À quoi il faut ajouter les voyages en jet privé pour les plus exigeants.Uriell Ceillier
Commentaires