Un petit boulot
Gaumont

Ce film porté par Romain Duris et Michel Blanc sera diffusé ce soir sur France 3, pour la première fois en clair.

En 2015, le tournage d’Un petit boulot marquait les retrouvailles entre Romain Duris et Pascal Chaumeil, cinq ans après le gros succès de L’Arnacoeur. La comédie, également portée par Vanessa Paradis et François Damiens, avait réuni 4 millions de spectateurs au cinéma avant d’être nommée à cinq reprises aux César. Entre les deux, le metteur en scène, qui avait avant cela fait ses preuves en tant qu’assistant puis réalisateur de seconde équipe de Luc Besson (sur Léon, Jeanne d’Arc, Le Cinquième élément), et participé à plusieurs séries télé à succès (Engrenages, Fais pas ci, fais pas ça…), avait travaillé sur deux autres comédies : Un plan parfait, avec Diane Kruger et Dany Boon, sorti en 2012, et A Long Way Down, adaptation britannique du roman éponyme de Nick Hornby avec Pierce Brosnan et Aaron Paul, filmée en 2013, mais restée inédite en France.

Une ultime comédie méchamment drôle
Juste avant de décéder subitement en août 2015 d’un cancer, Pascal Chaumeil a tourné et monté Un Petit boulot, l’adaptation d’un roman irrésistiblement grinçant de Iain Levison. Transposant l’intrigue américaine dans le nord de la France, il s’attaque ici aux dérives du capitalisme sauvage à travers le parcours de Jacques (Romain Duris, donc). Lorsque l’usine locale ferme, celui-ci se retrouve, comme de nombreuses personnes de sa petite ville, au chômage. Malgré les dettes et le départ de sa compagne, il tente de remonter la pente en acceptant des petits boulots, jusqu’à ce que le mafieux du coin, joué par (Michel Blanc, lui propose un contrat juteux pour assassiner sa femme. Si cette offre va mettre à mal sa morale, elle lui permettra surtout de regagner confiance en lui et de retrouver le goût du travail bien fait…

 


 

Avec cette adaptation, Chaumeil signe une comédie sociale sombre et réussie malgré quelques longueurs. Michel Blanc, qui s’est chargé de l’adaptation du roman, a fait du bon boulot. Il parvient à trouver un équilibre entre les dialogues croustillants ("J’suis flatté !", s’exclame Jacques quand on lui propose le poste, ajoutant plus tard : "J’ai toujours été honnête, jusqu’au bout des ongles. J’ai dit que je la tuerai, donc je la tuerai".), les situations cocasses (les scènes de meurtres, notamment, sont souvent drôles et surprenantes) et le fond social de l’intrigue. Car si le  thème de la souffrance causée par l’absence de travail est au cœur du film, il n’est jamais trop pesant, ni larmoyant. Le résultat n’est pas non plus complètement immoral. Contrairement aux patrons qui veulent toujours plus d’argent et exploitent leurs employés sans vergogne (Alex Lutz représente l’adversaire parfait, dans ce domaine), Jacques sait se fixer des limites et les respecter. Et surtout les comédiens sont très investis. En plus du duo employé/employeur qui fonctionnent bien, les seconds rôles joués par Alice Belaïdi et Gustave Kervern sont attachants. 

Lire la critique de Première ici : "Romain Duris est toujours juste en ‘Dexter du pauvre’"

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