L'acteur de Power of the Dog justifie son personnage et le sens du film de Jane Campion : "Ce n'est pas une leçon d'histoire..."
Pour Sam Elliott, l'un des vieux cowboys de 1883, Power of the Dog, le film de Jane Campion favori des oscars, est une "grosse merde". Un avis pour le moins tranché qui n'a pas beaucoup plu à Benedict Cumberbatch :
"J'essaie très fort de ne rien dire à propos de cette réaction très étrange qui s'est produite l'autre jour dans un podcast", commente l'acteur anglais qui joue un rancher gay qui ne s'assume pas dans le Montana de 1825, passant sa frustration sur sa belle-soeur (via BAFTA Film Sessions). "Je n'ai pas entendu ce qu'il a dit exactement donc ce ne serait pas honnête de commenter en détail... Mais j'ai compris qu'il avait été offensé par la manière dont on décrivait le western..."
Benedict Cumberbatch poursuit et contre-attaque en visant notamment les allusions de Sam Elliott sur l'homosexualité du personnage : "Au-delà de cette réaction, il y a une sorte de déni que n'importe qui pourrait avoir vis à vis d'autre chose qu'une existence hétéronormative à cause de ce qu'il fait dans la vie ou de son lieu de naissance... C'est encore une fois une forme d'intolérance massive dans le monde entier vis à vis de l'homosexualité, envers l'acceptation de l'autre et de toute sorte de différence. On est dans un prisme de conformité de ce qu'on attend d'un homme dans le moule archétypal du western. Déconstruire cela à travers Phil (son personnage), ce n'est pas une leçon d'histoire..."
Oscars 2022 : The Power of the Dog, de Jane Campion, est favori avec 12 nominationsDans la foulée, l'acteur britannique de Power of the Dog va au bout de son analyse en expliquant que "des personnes comme Phil existent toujours dans notre monde. Que ce soit à notre porte ou que ce soit en bas de la rue ou dans un bar ou sur un terrain de sport. Il y a de l'agressivité, de la colère et de la frustration. Comme une incapacité à contrôler qui vous êtes. Cela cause des dommages à ces personnes et, comme nous le savons et comme nous le montrons dans le film, des dommages à ceux qui les entourent… Il n'y a aucun mal à explorer un personnage pour en découvrir les causes profondes. Il s'agit d'un cas très spécifique de répression, mais aussi d'une intolérance à cette véritable identité, celle de Phil, qu'il ne peut pas assumer pleinement. Plus nous regardons sous le capot de la masculinité toxique, mieux on peut en découvrir les causes profondes, et alors nous aurons plus de chances d'y faire face..."
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