L’inventeur du Showscan, Douglas Trumbull, reprend du poil de la bête, et compte bien le faire savoir à James Cameron.En 1983, Douglas Trumbull espérait révolutionner le cinéma avec la création du Showscan. L’un des plus grands créateurs d’effets visuels du cinéma – il a travaillé entre autres sur 2001, odyssée de l’espace, Blade Runner, Rencontres du 3e type…- avait donné ce nom à une technique de prises de vues. Cela consistait à utiliser des images de 65 mm, mais surtout à tourner à 60 images/seconde (la vitesse classique est de 24 images/seconde). Le résultat est incroyable en terme de définition d’images, donnant une impression d’ultra-réalisme. Trumbull tournera quelques scènes de Brainstorm, son dernier film en date, sous ce format, puis le testera en 1988 dans quelques salles avec un moyen métrage.Aussi spectaculaire soit-il, le Showscan coûte alors trop cher en termes d’équipement pour les salles. Il disparaîtra peu à peu, ne restant exploité que dans quelques parcs d’attraction, dont le Futuroscope. Mais il va probablement renaître dans une version améliorée. Le 4 avril dernier, James Cameron convoque la presse américaine lors du festival du Movie-Con pour leur faire part d’une innovation qui va « révolutionner le cinéma ». Il présente devant un public médusé, des images en 4K (la plus haute définition possible à ce jour)… tournées en 60 images/seconde. S’il a eu la décence de citer Trumbull lors de cette démonstration, l'intéressé a riposté rapidement pour ne pas se faire damer le pion.Il vient d’annoncer au NAB show, le salon des nouvelles images, la création de Magnetar production, une toute nouvelle compagnie dédiée à ce qui a tout d’un Showscan 2.0, incluant la 3D. Le premier film qui sortira sous cette bannière sera réalisée par Trumbull lui-même. La bataille avec Cameron ne fait que commencer : le réalisateur d’Avatar , lui aussi au NAB, vient de dévoiler CPG (Cameron-Pace Group), une société fondée avec Vince Pace, le chef opérateur du documentaire Aliens of the deep. Son objectif est « d’accélérer la croissance de la 3D sur toutes les plateformes de divertissement : films, séries et direct télévisuel, évènements sportifs, publicités… avec des techniques visuelles pionnières et des outils créatifs » . Que le meilleur gagne.
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