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Katell Quillévéré réussit pourtant quelques gracieuses séquences (comme lorsque Pierre chante le joli « Laisse tes yeux » à Anna) et enrobe son film d'une sincère mélancolie. Si Un Poison violent échoue donc à faire ressentir le vertige de son héroïne, la jeune cinéaste délivre de réelles promesses d'avenir, notamment en ce qui concerne sa direction d'acteurs. A suivre.
Toutes les critiques de Un poison violent
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Ça paraît théorique, mais ça ne l'est pas, parce que la cinéaste possède un sacré talent : sens remarquable du cadre, don pour faire dire aux images plus qu'elles n'en disent apparemment. Plan magnifique, par exemple, d'une averse qui tombe dru, cloue les hommes au sol : beaucoup, ici, sera affaire de transcendance et de pesanteur, mais sans insistance. Ce qui est à l'œuvre est ténu : quelques semaines – décisives – dans la vie d'une ado (jouée par la débutante Clara Augarde) qui perd son grand-père (Galabru, impeccable), voit ses parents se déchirer (Lio joue la mère, elle est parfaite), se confie à un prêtre (depuis quand n'avait-on pas vu un personnage de curé crédible ?). Il faut se laisser charmer, le talent est là.
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Le film recèle ainsi de très belles séquences dès qu'il se penche d'un peu plus près sur son héroïne, et cesse de faire jouer des oppositions systématiques : une scène de séduction timide et heureuse entre deux jeunes adolescents, une scène de confirmation, subjective et forte, où le film s'écrit enfin cinématographiquement, et, tout à coup, décolle.
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« Un poison violent » montre avec sensibilité et finesse le délicat passage du monde de l’adolescence à celui des adultes. Mais la réalisatrice n’en reste pas là et filme aussi les doutes qui envahissent ses personnages face au religieux ou encore le questionnement sur cette vie qui prime et l’emporte toujours sur la mort. On n’oubliera pas de sitôt une courte et belle séquence dans laquelle la jeune adolescente montre, furtivement et de façon pudique, dans l’obscurité d’une chambre, son sexe à un vieil homme alité qui attend la mort, interprété par un étonnant Michel Galabru. Oui, ce poison violent et subtil aborde avec courage ces thèmes difficiles que sont la famille, la sexualité et la religion. Une œuvre ambitieuse que, sans doute, Robert Bresson aurait aimé.
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Un petit hommage à la Thérèse d'Alain Cavalier ici, un clin d'oeil à Georges Bataille là et, partout, la personnalité d'une réalisatrice qui met toutes ses tripes dans une chronique où chacun(e) devrait se retrouver. Pour un premier film, c'est un sacré bon film.
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Si la mise en scène demeure académique, les acteurs sont d'une justesse bienvenue, quand le casting laissait préjuger d'une association de malfaiteurs (...)
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Récompensé par le prix Jean-Vigo, ce premier film sensible aborde avec pudeur et intelligence le passage de l'enfance à l'adolescent tout en taclant au passage le poids de la religion catholique dans la France d'aujourd'hui.
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Le côté peu moderne de la famille "anti-LOL" joue un peu en défaveur du film et le traitement de la religion est déjà vu. Même si la cinéaste ne pousse pas assez loin son sujet, on remarque déjà une belle maîtrise de la caméra.
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"Un poison violent" s’attache à la foi à la naissance de l’amour, à travers l’attirance d’Anna pour un copain, et à sa mort, incarnée par la séparation de ses parents. En situant délibérément ce tableau de mœurs dans le contexte figé d’une bourgeoisie de province sur laquelle le temps ne semble avoir aucune prise, la réalisatrice dessine un beau portrait de jeune fille insoumise et trouve en Clara Augarde une interprète à la virginité aussi subtile que lumineuse.
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Dans ce film misérablement vide, ce dernier juxtapose des brèves de comptoirs graveleuses à des scènes bucoliques ennuyeuses et rend inutiles des acteurs, certains de talent, dans des plans séquences qui traînent en longueur et ne disent rien.