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Une escouade d’hommes armés jusqu’aux dents s’avance dans la forêt vers un ennemi imaginaire. Ailleurs, dans l’exiguïté d’une caravane, un couple de junkies se pique et fait l’amour fiévreusement. Est-on du côté de la fiction ou du documentaire ? "De l’autre côté", semble répondre le documentariste Roberto Minervini, sublimant une réalité sordide (sans la truquer par la reconstitution ni la délester de sa charge hyperdérangeante) par le biais de cadres soignés, d’une photographie lumineuse et d’un regard attentif, plein d’empathie. Nous voilà embarqués, tel un reporter de guerre, au plus près d’une zone de conflits étrange, fantasmatique : celle des rebuts de l’Amérique, des déshérités qui, derrière le pittoresque de trognes white trash ou de discours paranos, ont la dignité de ne pas avoir abandonné l’idée de liberté. Viscéral et fascinant.
Toutes les critiques de The Other Side
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Un film dur mais essentiel, et un vrai tour de force pour le réalisateur.
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L’"Autre Côté" est donc non l’envers du décor mais le passage par un bain révélateur d’une réalité qui à la fois fascine et embarrasse, une mise à nu des plaies et ruines d’un pays conquérant et toujours partiellement vaincu.
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Son doc lève le voile sur ce que ce pays aimerait cacher : ces brasiers de la colère prêts à s'enflammer.
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Le film est cru, éprouvant, mais aussi poignant grâce à l'empathie du réalisateur pour ces paumés.
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(...) un grand et beau film sur l’Amérique marginale, une chronique tendre et inquiétante de ses desperados de tout poil.
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Sous les dehors désaccordés de ces deux temps étrangement assortis du film, s’entretisse un vaste réseau de résonances et de liaisons poétiques, aplani par un même désespoir furibond et le faste de plans à la plastique incandescente - on croirait même parfois que l’image flambe soudain.
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S'il faut reconnaître à Minervini un vrai talent de filmeur, autant pour la maîtrise de cadre que la beauté de la lumière, autant pour saisir l'instant qui dérape que pour sublimer des peaux cramées par la vie, on peut aussi questionner la pertinence de certaines images et le trouver assez démonstratif dans son discours.
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Minervini n’hésite pas à cadrer, avec courage et brio, un certain monde tel qu’il est et tel qu’il se rêve. Cela fait, pour le moins, froid dans le dos.