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À partir des rushes du concert, il y avait de quoi réaliser un documentaire. C’est ce qu’a entrepris Jeffrey Levy-Hinte, l’un des monteurs de When We Were Kings. Prenant pour modèles des docus de même nature, tel Woodstock, il dévoile le suspense précédant l’ouverture puis le déroulement du concert, toujours dans le contexte du championnat à venir. Curieusement, les moments les plus forts sont ceux qui rappellent le match, notamment les déclarations percutantes d’Ali. Les amateurs de soul et de funk seront comblés, mais on peut regretter que le réalisateur se soit limité à n’utiliser que les rushes tournés pour l’occasion. Trente-cinq ans après, le film aurait gagné en perspective s’il avait évoqué la situation politique du Zaïre, alors sous la coupe du despote Mobutu.
Toutes les critiques de Soul Power
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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En dépit de la puissance verbale de Mohammed Ali, qui célèbre le black power, bien peu nombreux sont les échanges, hors scène, entre les deux peuples. Tant pis pour la politique. Par contre, côté musique, le résultat est grandiose : filmés en gros plans généreux les artistes explosent. D’abord les poids lourds de la soul, dont James Brown star incontestée du show, avec son costume hyper moulant, Bill Withers (un grand moment d’émotion), la dextérité de B.B. King, les belles Africaines Miriam Makeba et Celia Cruz et encore les Crusaders, les Spinners, etc. Ce bel hommage à la musique noire n’a finalement qu’un défaut : 1h30 de film sur 12h ? de concert, c’est trop court !
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Soul Power vaut surtout pour le remarquable travail des preneurs de vues de l'époque. Emmenée par des spécialistes du genre comme Albert Maysles et Paul Goldsmith, cette petite armée filme avec brio et sans retenue. Si elle magnifie le génie scénique d'un James Brown qui, avec moustache et bedon, ressemble à Super Mario, elle n'hésite pas non plus à montrer son goût immodéré pour les dollars ! Cinéma vérité donc, où brille, soleil noir, pur et énigmatique, le grand Mohammed Ali, dont chaque apparition est plus fulgurante que son direct du gauche.
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Le film vaut pour quelques moments d'anthologie : une conversation avec un B.B. King survolté dans sa loge, une autre avec Mohamed Ali, une autre avec James Brown... Et surtout pour une série de formidables captations de leurs performances live à Kinshasa.