-
Apichatpong Weerasethakul en revient ici à une forme d’épure, en 16 mm, en noir et blanc, lorsque le cinéma était muet, en faisant notamment assurer le récit vers la fin du film en langue des signes [3], et rend compte de sa capacité à mêler anthropologie, récit et légende populaire, expérience visuelle, temporelle et mentale.
-
De ce voyage en Thaïlande profonde, sur fond de croyances animistes, on retient la malice subtile. Et la douceur exceptionnelle du regard que le cinéaste pose sur tous ceux qu'il filme.
-
Mysterious Object at Noon n’est pas délibérément programmatique mais révèle déjà, dans toute sa rusticité et sa légèreté, tout ce qui habite Apichatpong Weerasethakul. C’est à la fois un documentaire expérimental, au sens ludique, et un enchevêtrement inextricable de réel et de fiction.
-
Le réalisme magique de Luis Buñuel vient également à l’esprit en regardant ce film. Un fonds documentaire national s’y imbrique à un imaginaire métissé et y accouche d’un enchantement collectif, enfantin et cruel.
-
C’est assez dire que ce film est de ceux, bonheur rare, qui peuvent être vus plusieurs fois.
-
Tourné en 16mm, ce conte expérimental en noir et blanc, plein de décrochages et d'errements, autorise Joe à être on ne peut plus fidèle à cette insolente incongruité qui donne tout le sel de l'underground, oxygénant l'air vicié du cinéma d'auteur.
-
Weerasethakul convoque l’oralité comme personnage premier d’un conte peu ordinaire, où il est aisé de se laisser perdre, tant la forme et le fond s’épousent avec une exquise complémentarité.
-
Des intervenants chantent, d’autres parlent en signes, et, pour être franc, on n’en a rien à talquer. C’est du Weerasethakul concentré : aussi passionnant que de regarder le gazon pousser. Et encore.