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Ensoleillées et paresseuses, les terrasses d’Alger sont plus agitées qu’il n’y paraît. Ici, un groupe répète son dernier tube; là-bas, un exorciste chasse le djinn rouge qui tourmente de jeunes femmes prudes; plus loin, une petite-fille rend visite à son grand-père qui a élu domicile dans une caisse... Et dans l’ombre, de sinistres règlements de comptes se préparent. Comme autant de tranches de vie, ces histoires pas si ordinaires se tissent et se dénouent dans divers quartiers, rythmées par les cinq appels à la prière quotidiens. Le réalisateur de "Chouchou" revient à ses premiers élans de cinéaste engagé pour livrer un regard moqueur mais acéré sur l’intolérance et les contradictions qui empoisonnent la société algérienne. Dommage que le rythme très farniente de l’ensemble dilue tout son piquant.
Toutes les critiques de Les terrasses
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Les personnages, bien que porteurs d'un message trop clairement énoncé, ont tous une présence forte, remuante. Montrer les impasses de la société algérienne, pour le cinéaste, ce n'est pas s'enfermer dans un discours dénonciateur. C'est accueillir la vie, espoir et désespoir mêlés.
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Un peu comme dans "Retour à Ithaque", le beau film de Laurent Cantet qui se passait entièrement sur une terrasse de La Havane, Allouache fait ressentir un immense sentiment de désillusion et de gâchis.
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La dynamique du film, dynamique narrative, émotionnelle et de description de la réalité, doit énormément à l’usage subtil des ces éléments de composition dans l’espace: une intelligence de la ville elle-même comme mise en scène.
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Un panorama acerbe qui pâtit parfois de ce dispositif narratif mais saisit pleinement la mutation sociétale du pays.
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Si les protagonistes menacent parfois d’être plus des symboles que de vrais personnages fouillés, Allouache parvient néanmoins à parler de son pays à travers des situations quotidiennes (...)
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Le film se tient en équilibre sur une idée, assez belle : prendre de la hauteur, n’appréhender la pulsation urbaine que par ses rumeurs réverbérées et ancrer tous ses personnages sur les innombrables toits terrasses qui jalonnent les collines algéroises.(...) L’idée est indéniablement séduisante, oui, mais c’est aussi la seule à s’imposer.
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Le cinéaste investit un cadre splendide, mais dépeint comme étouffant, toujours situé hors de notre temps, figé par une situation économique qui ne profite pas à l’architecture, vieillissante, aux jeunes, errants, et qui permet à des normes, us et coutumes peu glorieux, de se perpétuer.
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Âpre et terriblement vrai.
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Le problème n’est pas tant la médiocrité de la mise en scène que le manque cruel de vrai point de vue dont elle témoigne, celui d’un cinéaste sur ses personnages et sa ville.