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L’année dernière, Valérie Donzelli a livré dans Marguerite & Julien son commentaire post-moderne d’une célèbre affaire de mœurs ayant agité la fin de la Renaissance. Au tour de Christophe Honoré d’y aller de sa relecture d’un mythe – littéraire celui-ci – relevant de "l’esprit français", ce mélange improbable de légèreté, de sérieux, d’élégance et de trivialité. Dans Les Malheurs de Sophie de la comtesse de Ségur (à la mode Honoré), il y a des animaux joliment animés et des morceaux de musique pop (composés par le fidèle Alex Beaupain) ; un personnage-narrateur qui s’adresse aux spectateurs ; des enfants-acteurs très peu dirigés, des comédiennes célèbres (Golshifteh Farahani, Anaïs Demoustier), d’autres pas ; et un spectaculaire come-back (Muriel Robin). Comme dans Marguerite & Julien, la mayonnaise ne prend pas toujours : la spontanéité se confond souvent avec l’approximation. Reste un vrai geste de cinéma et l’énième résurrection (la bonne, cette fois ?) de Muriel Robin, impériale dans la peau de l’horrible madame Fichini qui a fait cauchemarder des générations entières de petites filles.
Toutes les critiques de Les malheurs de Sophie
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Le film d'Honoré ressemble à un immense terrain de jeu, où l'expérimentation serait reine. On le ressent dans ses choix de mise en scène m^élant romanesque, épique, intime et... cinéma d'animation (...)
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Mais l'esprit espiègle n'est jamais renié. De bout en bout s'exprime l'envie d'entraîner personnages et spectateurs dans une ronde, souvent en musique. Et ça marche : ces Malheurs de Sophie ont un air de fête.
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Ce qui frappe d’emblée dans ce conte pour enfants, dont l’intelligence et la sensibilité ringardisent la production mainstream abrutissante adressée à un public jeune, c’est la manière dont Honoré respecte le cahier des charges du genre tout en restant fidèle à son imaginaire (...)
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Le film est servi par un casting futé, singulièrement dans la seconde partie, la plus forte. Madame Fichini (Muriel Robin) incarne avec jubilation l'irruption du mal dans un univers d'insouciance.
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Son conte pour enfants de 7 à 77 ans est truffé de jolies idées de mise en scène (les personnages qui se confient face caméra, l'évocation picturale du naufrage où va mourir Madame de Réan, jouée par la belle et mystérieuse Golshifteh Farahani).
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Le résultat, enlevé, débordant d’imagination, tout en restant proche des textes, dépasse les espérances.
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Le long-métrage de Christophe Honoré réunit deux classiques dans une relecture fidèle mais pas forcément adaptée aux enfants.
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L'ensemble est bancal, comme mal accordé, l'adaptation manque de souffle et d'ambition.
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Les péripéties (pas si) saugrenues de Sophie s’enchaînent sans tension ni lumière, enveloppées dans la partition musicale un brin débilitante d’Alex Beaupain. Et donnent à vivre un spectacle dont le cul est constamment coincé entre deux chaises.