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Composé principalement d’images arrêtées, le film de Philippe Ramos invite à une analogie avec La Jetée de Chris Marker. Si le procédé est le même, le rapport aux personnages et à l’action diffère. Ici, la voix off illustre l’intériorité des êtres – hommes et femmes – pris au hasard de leur solitude respective. La mise en scène de Ramos (Fou d’amour) pénètre leur intimité secrète. Le mouvement des mots dynamise des images a priori neutres, soudain dotées d’une vitalité secrète. Si la succession de ces microfictions liées entre elles par des thématiques communes (le désir, les vertiges de la passion, la mort...) apparaît un brin mécanique et si leur intérêt est inégal, ce voyage faussement immobile nous ramène sans arrêt vers notre propre conscience. « Nous vivons comme nous rêvons, seuls ! », écrivait Conrad dans Au cœur des ténèbres. On le ressent très fort ici.