- Fluctuat
Benoît Jacquot traverse le cinéma français telle une ombre fantomatique.
Ici, comme à l'accoutumée, il filme des êtres en perpétuelle recherche. Des gens soucieux d'exister dans une société maudite où l'hypocrisie et les faux semblants viennent corrompre l'innocence humaine. Jacquot pratique un cinéma de l'absence dont la forme désinvolte bute de manière troublante sur le mystère d'un être agi par un volontarisme sans but.Dans La Fausse suivante, une demoiselle bien faite et riche (Sandrine Kiberlain) a décidé de se déguiser en chevalier afin de rencontrer son futur mari, Lélio (Mathieu Amalric), qu'elle veut sonder avant d'épouser. Elle va profiter de son travestissement masculin pour se lier d'amitié avec lui et le suivre, pour savoir qui il est vraiment.Tel, en effet apparaît à première vue La Fausse suivante, tourné bien à la légère pourtant car l'argument, au départ, ne manquait point de beauté. Benoît Jacquot tenait là, s'il l'avait voulu, un sujet d'une résonance plus moderne encore que ceux qu'il affectionne.Lourdeur dans la mise en propos, interprétation trop théâtralisée (on a cette impression d'assister à une interrogation de poésie), recherche formelle égalant le vide absolu (la photo se limite à une simple lampe à huile). Une oeuvre qui n'évite à aucun moment le ridicule. Oublions cette erreur et attendons sans trop d'impatience ce que Jacquot fera avec le marquis de Sade (son prochain film).La fausse suivante
De Benoît Jacquot
Avec Sandrine Kiberlain, Isabelle Huppert, Mathieu Amalric
France - 1999 - 1h30.
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