Toutes les critiques de J'aimerais partager le printemps avec quelqu'un

Les critiques de Première

  1. Première
    par Didier Roth-Bettoni

    Dans le petit monde médiatique du cinéma expérimental, Joseph Morder tient une place de choix. Son journal filmé constitue une œuvre marquante. La vie dans ce qu'elle a de plus quotidien, la politique, l'amour, les opportunités offertes par les nouvelles technologies... : le tout est réuni de façon joyeuse, souvent mélancolique, parfois colérique, dans ce récit généreux qu'il serait dommage de réduite à un gadget.

Les critiques de la Presse

  1. Fluctuat

    Premier long métrage tourné avec un téléphone portable à sortir en salles, J'aimerais partager le printemps avec quelqu'un est une émanation du Forum des images. Un journal filmé au portable et diffusé sur grand écran - une expérience intimiste sur le fond et éminemment populaire dans sa forme, qui interroge au passage les frontières du cinéma.
    - Exprimez-vous sur le forum cinémaDepuis que les téléphones portables sont équipés de caméra, le Forum des images explore les possibilités créatives ouvertes par cette technologie, notamment à travers le Festival Pocket Films. Chaque année, artistes et amateurs sont invités à sonder cet univers de création audiovisuel encore en friche, et Joseph Morder fait partie de ceux-là. Benoît Labourdette (voir entretien), le coordinateur général du Festival, lui a confié à l'issue de l'édition 2007 un téléphone muni d'une caméra, et un an après J'aimerais partager le printemps avec quelqu'un sort en salles.Il a semblé évident à Joseph Morder d'emprunter la voie du journal intime, d'abord parce qu'il réalise depuis 40 ans une oeuvre d'auto-fiction qu'il a commencée en Super-8. Ensuite parce que l'outil s'y prêtait particulièrement bien. La nature même du téléphone portable ne conditionne-t-elle pas le rapport à la création ? C'est aujourd'hui un des objets les plus communs, répandus et quotidiens. Un outil de poche. Nul besoin d'anticiper, de scénariser ou d'organiser, la caméra est là, prête à tourner. La démarche créative s'en trouve changée, le portable entraînant des réflexes spontanés et fondamentalement intimes - il nous accompagne partout, et de très près -, à tel point qu'on s'interroge sur ses possibilités d'adaptation à la fiction.Réalisé entre février et mai 2007, trois mois durant lesquels Joseph Morder s'est trimballé avec la caméra dans la poche, le film expose la vie quotidienne de son auteur, une rencontre, un week end à la campagne, un jour de pluie, la vente d'un appartement familial, et puis par petites touches, la campagne et l'élection présidentielles, la vie du monde. De ses images spontanées et pixellisées se dégage une poésie de l'ordinaire parfois étonnante, et de l'imperfection de l'image, de certains de ces gros plans nébuleux une indéniable beauté. Il est malgré tout difficile d'apprécier J'aimerais partager le printemps avec quelqu'un dans les mêmes termes qu'un film classique - et on ne peut s'empêcher de se demander s'il s'agit encore de cinéma. Mais ne s'est-on pas déjà posé la question à la naissance du numérique ? L'outil technique offre une telle liberté qu'il peut engendrer tout et n'importe quoi ; mais les possibilités d'invention et de réinvention de formes valent la peine qu'on court le risque du n'importe quoi.Illus. © Baba Yaga Distribution
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