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Une représentation théâtrale du Jules César de Shakespeare s’achève dans la liesse. Les acteurs rentrent ensuite tous ensemble au quartier de haute sécurité de la prison de Rebibbia, à Rome. Les frères Taviani (La Nuit de San Lorenzo, 1982) nous permettent de suivre le casting et les répétitions qui ont changé la vie de ces détenus, dont certains sont incarcérés à perpétuité. Ce court documentaire affirme la puissance de l’art comme échappatoire (momentanée) à la réclusion. Intéressant mais incomplet, car si l’on voit bien les prisonniers, on ne les comprend jamais tout à fait.
Toutes les critiques de César doit mourir
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Dans la bouche de ces hommes condamnés à de lourdes peines, cette tragédie sur le crime, l'honneur, le prix, le pouvoir et la trahison résonne puissamment.
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"César doit mourir" est une magistrale leçon de vie.
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Chef-d'oeuvre de simplicité, de rigueur et d'audace, César doit mourir, montre la prison comme elle n'a jamais été filmée. Sans excuse ni misérabilisme, mais avec poésie.
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Passé quelques lourdeurs inhérentes au dispositif concocté par les frères Taviani (...), le film trouve un point d’équilibre idéal : dépouillement et austérité romantique du cadre, tension dramatique qui se nourrit à la fois de la condition des interprètes et de la force primale de la pièce, « César doit mourir » charrie une puissance émotionnelle rare. Une réussite.
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Loin de respecter vis-à-vis du sujet la distance scrupuleuse que l'on est tenté d'attendre, il assume passionnément la conviction que le regard de l'observateur modifie nécessairement l'expérience.
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Le film propose (...) une magnifique étude de visages, de corps, d'accents et de manières de s'exprimer, et c'est à travers ce processus (...) que le matériau théâtral se transmute en matière de cinéma.
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Tenant jusqu'au bout cet équilibre délicat, les Taviani avancent ainsi aussi loin que possible dans l'étrange alchimie de ce petit monde qui affronte une réalité multiple, où chacun est acteur, auteur et public de son existence.
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Avec un casting, très cocasse, des répétitions, de la mise en place, le tout raconté en noir et blanc, et une vraie représentation devant le public, d'où jaillira la lumière.
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Avec un regard à la fois généreux et plein d'autorité, les Taviani taillent dans cette réalité un film en noir et blanc où chaque plan est réfléchi et cadré, superbement.
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L’unanimité du Tabou de Miguel Gomes parmi les festivaliers de la Berlinale en février dernier n’a pas rendu justice au film des frères Taviani, qui n’a pourtant pas démérité l’Ours d’or. Évoluant sur le fil ô combien fragile de la fiction théâtrale et du documentaire carcéral, César doit mourir convoque les fantômes shakespeariens au cœur d’un quartier de haute sécurité de la centrale de Rebibbia. Longues peines et perpétuités y tiennent le rôle de leur (propre) vie, dans une mise en scène qui joue habilement des contraintes de l’espace carcéral.
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Le résultat, [le film est] Ours d'or à Berlin, se révèle d'une force rare. Parce qu'il y a ces gueules incroyables dont on lit à travers chaque pore la violence vécue ou engendrée. Parce qu'il y a un texte éblouissant qu'on entend comme pour la première fois. Et parce que cette pièce résonne avec la vie de ceux qui l'interprètent, les Taviani déambulant subtilement sur la frontière ténue entre fiction et documentaire. On regrettera alors qu'ils aient parfois choisi de faire exprimer par des mots à ces détenus comédiens ce qu'ils traduisent si parfaitement par leur interprétation.
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L’intention est passionnante : montrer l’élaboration d’une pièce de Shakespeare par une troupe théâtrale composée uniquement de prisonniers de droit commun. Si le résultat est impressionnant, le documentaire des frères Taviani rate le coche à montrer ces hommes derrière les acteurs.
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Ni complètement documentaire, ni ouvertement fictionnel, César doit mourir se donne comme un objet dont le spectateur s’approprie aisément la forme, même si certains choix esthétiques – le passage de la couleur au noir et blanc – relèvent davantage du postulat théorique que d’une réelle motivation intrinsèque au film. La faiblesse du film consiste peut-être à ne pas avoir suffisamment creusé cette béance qui s’ouvrait au sein de son dispositif, à savoir la contradiction possible entre la « libération » amenée par la pratique du théâtre en milieu carcéral, et la souffrance provoquée par l’impossibilité d’une libération effective.
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Il est pour le moins réjouissant que des cinéastes de plus de quatre-vingts ans reviennent après six ans d'absence avec un film aussi frais et innovant.
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Les frères Taviani ont tourné "Jules César" de Shakespeare, avec des détenus, criminels endurcis de la mafia...et remarquables acteurs.
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Les frères Taviani revisitent au coeur de la prison Jules César ,interprété par les détenus d'un quartier de haute sécurité. Viscéral et magistral.