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Josef Hader, acteur et scénariste, s’est donné le rôle du détective sceptique et désabusé qui fume des joints pour supporter
la médiocrité déprimante de ses semblables. En témoin passif, il ne fait que compter les points, au fil de rebondissements qu’il serait plus judicieux de qualifier d’amortissements tant ils sont espacés et discrets. Un des personnages crapuleux sort pourtant du lot, et la sympathie qu’il génère pouvait laisser espérer un dénouement moralement ambigu. Mais, jusqu’au bout,
le film assume sa noirceur, sanctionnant qui de droit avec un peu trop de facilité. Le recours aux hasards et coïncidences pour boucler une affaire complexe déçoit un peu. On retient un humour à froid qui cache une réelle profondeur et quelques réflexions bien senties sur une partie peu connue de l’Europe, notamment une scène assez révélatrice de la perception des Russes par les populations locales.
Toutes les critiques de Bienvenue à Cadavres-les-bains
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Ce film magnétique réussit à nous rendre désirable l'indésirable comme à nous rendre méprisable l'appendice vertueux. Son humour appartient au cadastre des catacombes et plaira donc à celles et ceux qui l'aiment à froid ou noir. Dans Bienvenue à Cadavre-les-Bains, la société a échoué à rendre les hommes heureux. Et ceux qui résistent au désastre sont prêts à tout. Certaines et certains d'entre eux nous arrachent des émotions salutaires.
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«Mon film est inclassable», insiste Wolfgang Murnberger, qui avait signé les précédents volets avec les mêmes complices. En faisant la part belle à l'humour macabre, aux émotions fortes et aux grands sentiments, le cinéaste mêle les genres avec délice. Mais vous ne mangerez plus de poulet frit avec le même appétit après avoir découvert la recette du patron...
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Bienvenue à Cadavres-les-Bains, plante le privé dans une auberge campagnarde où les malfaisants finissent dans le goulasch. Le foutraque le dispute au cynisme, évoquant un Chabrol enragé. Ce qui est plutôt réjouissant. (...) Brenner reviendra à l'écran dans Das ewige Leben, où seront dévoilées les raisons de son attitude dépitée. Cela promet.
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Le héros, ou plutôt l’antihéros, est un détective qui ne détecte pas grand-chose. Mal rasé, mal sapé, un air de chien battu, il ne contrôle rien et patine, au propre comme au figuré. Piteux amant et piètre bagarreur, il regarde le monde s’agiter, légèrement hébété. Un héros tout aussi décalé que le film qui dégage un mélange de noirceur, de mélancolie et d’absurdité qui fait son originalité. Le sexe et l’argent mènent le monde et personne ne réalise ses rêves : ce n’est pas nouveau mais dit à la manière des frères Coen (cf « Fargo » et) : on est loin de « La mélodie du bonheur » et de ses vertes montagnes… Après « Silentium », ce deuxième film adapté des romans de Wolf Haas est un faux thriller bizarre et réjouissant.
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Une sombre histoire de disparitions, une inquiétante histoire d'hostellerie et des individus peu affriolants pour héros... Murnberger n'y va pas avec le dos de la cuillère !
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Avec un naturalisme dépouillé, Cadavres-Les-Bains montre peu d'action, plutôt une succession de rencontres et des actes, sans hâte ni fausse pudeur. Le film est lent au départ, mais c'est en fait le temps nécessaire pour pénétrer l'intimité de cette famille, et entrer dans le subjectivité de ce train-train où les actes n'appartiennent ni au bien ni au mal. Le ton décalé prend tour à tour des accents de comédie familiale, une tonalité tragique et des inflexions effrayantes. Mais c'est surtout une œuvre intimiste et dépaysante, drolatique et parfois romantique, où se noie une succession de meurtres. Cadavres-Les-Bains ne se case pas dans un genre, il les multiplie et les manie avec dextérité, sur fond d'intrigue nébuleuse et familiale. Une œuvre d'autant plus saisissante qu'elle ne se donne pas d'emblée, mais dans laquelle on ne peut que se laisse happer.
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un cocktail d'humour noir et de situations trash, maintes fois vu ailleurs, et en mieux (pour mémoire, l'insurpassable C'est arrivé près de chez vous)... Nettement trop appliqué pour être dérangeant, donc, et trop long pour être drôle.
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Troisième adaptation à l'écran des aventures de Simon Brenner, un détective désabusé très populaire en Autriche, ce thriller sanglant et baroque met en scène des personnages patibulaires, marginaux, mais étrangement attachants. Un peu comme si Tarantino s'invitait dans l'univers de Groland.
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Adapté de Der Knochenmann (L'homme des os) de Wolf Haas, le film est une métaphore bien autrichienne de notre civilisation cannibale. Malgré des longueurs, le visuel travaillé et la férocité de l'horreur témoignent de la maîtrise du genre par le réalisateur de Silentium. Le reste est question de goûts et de couleurs.
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Adapté d`une série de polars connaissant un franc succès en Autriche, ce film nous plonge dans les arcanes de l`art culinaire et en particulier chez un restaurateur réputé pour son poulet frit à la viennoise. Intrigue tarabiscotée, accumulation (frisant parfois l`indigestion) de coups de théâtre et de rebondissements absurdes, la recette fonctionne avec des limites. Autant on appréciera le fiel de la caricature et l`esprit anarchique du film, autant on restera insensible à son côté pamphlétaire, difficile à savourer sauf à être... viennois.
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Cette écœurante mixture de boustifaille et de meurtre est pourtant l’unique atout de cette bouffonnerie, où le cinéaste fait monter le saindoux en chantilly au lieu de mitonner à feu doux la sauce du suspense. Vous en reprendrez bien une plâtrée…