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Le maire socialiste de Lyon est au bout du rouleau (toute ressemblance avec Gérard Collomb...), à court d’idées neuves. Pour se relancer et stimuler ses neurones, il décide de faire appel à une jeune philosophe, étrangère aux manœuvres politiciennes et animée de ses seules idées progressistes. On sait depuis son premier long, l’excellent Le Grand Jeu, que Nicolas Pariser est passionné par la chose publique, ses arcanes, ses enjeux personnels et nationaux. C’est même l’un des rares cinéastes français, avec Pierre Schoeller, à s’aventurer sur le terrain glissant du drame politique où tout avance à coups de dialogues complexes dans des lieux officiels, sous les ors de la République. Comment rendre ça spectaculaire tout en préservant une foi authentique dans ce qu’il veut raconter, à savoir comprendre et décrypter le fossé qui se creuse entre les élus et le peuple, entre l’approche technocratique et les attentes des simples électeurs ? Pariser opte pour la confrontation feutrée, à huis clos, entre un vieil animal politique, encore séduisant, et une jeune idéaliste qui veut croire au Grand Soir des idées. En jouant habilement sur une attraction possible entre les deux personnages, le cinéaste fait s’engouffrer un vent de romanesque qui les humanise et rend leurs objectifs plus palpables, leurs désaccords plus mélodramatiques. Face à la vibrante Anaïs Demoustier, Fabrice Luchini tient son meilleur rôle depuis L’Hermine.