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De Bourvil, nous avons surtout conservé l’image du comique. Pourtant, le comédien fut aussi l’interprète de ballades tendres et mélancoliques. Qu’est-ce qu’elle avait donc, sa p’tite chanson, qui ne ressemblait à aucune autre ? Vivement dimanche est aujourd'hui consacré au chanteur. Explications par Télé 7 jours.

De Bourvil, nous avons surtout conservé l’image du comique. Pourtant, le comédien fut aussi l’interprète de ballades tendres et mélancoliques. Qu’est-ce qu’elle avait donc, sa p’tite chanson, qui ne ressemblait à aucune autre ? Vivement dimanche est aujourd'hui consacré au chanteur. Explications par Télé 7 jours. C’est Dany Boon, considéré par beaucoup comme le digne héritier d’André Raimbourg, alias Bourvil, qui donnera le ton de ce Vivement Dimanche en interprétant La Ballade irlandaise, en duo avec Line Renaud. Annie Cordy viendra raconter son "compagnonnage", comme elle le dit joliment : elle fit en effet ses débuts de chanteuse d’opérette aux côtés de Bourvil dans La Route fleurie en 1952. "J’avais la peur au ventre, se souvient-elle. Aux répétitions, il disait sans arrêt : “Personne ne va rire.” Pour me remonter le moral, il m’emmenait boire de la bière.C’était l’époque de la campagne “Guinness is good for you“". La comédienne garde surtout le souvenir d’un chanteur "d’une justesse extraordinaire", qui "chantait en mesure, ce qui n’est pas toujours le cas". Elle insiste aussi sur l’impression de force qui se dégageait de lui. "On l’appelait “le taureau ” ! C’était une vraie nature. Je ne l’ai jamais entendu faire de vocalises. En coulisses, il était très serein. Il arrivait, il chantait."Quarante et un ans après sa disparition, le 23 septembre 1970, à l’âge de 53 ans, Vivement dimanche rend hommage à Bourvil, artiste complet célébré au cinéma mais aussi musicien et chanteur hors pair. Un art qu’il avait perfectionné au cours de ses années d’apprentissage, en famille, lors des fêtes de village dans sa Normandie natale, sur les tréteaux des radio-crochets et des cabarets. Les débuts ne furent pas toujours glorieux. "J'ai reçu plus d'une tomate sur le nez à Montmartre où j'essayais, et j'insiste sur le mot, de chanter mes chansons dans les boîtes de nuit", a t-il raconté un jour. C’es pourtant par la chanson que le cinéma est venu à lui. En 1946, le réalisateur André Berthomieu lui propose un scénario inspiré d’une de ses compositions, Pas si bête. Clin d’œil du destin, pour son premier grand rôle à l’écran, il interprète un paysan du nom de Ménard, le véritable patronyme de Dranem, chanteur et fantaisiste du début du XXe siècle, l’un de ses maîtres avec Fernandel.Bertrand Dicale, spécialiste de la chanson populaire (il anime Ces chansons qui font l’histoire, le dimanches sur France Info), partage le point de vue d’Annie Cordy. "Il avait une technique étonnante, explique t-il. Pas spectaculaire, mais avec quelque chose d’incroyable dans le placement. Il n’avait pas d’énormes moyens vocaux mais une grande capacité d’expression. Il avait en commun avec, Dranem ce que l’on appelle le rubato, la capacité à être en avant ou en arrière du temps, à ajouter des syncopes, et même un petit effet comique."C’était sans doute ça, la petite musique de Bourvil.